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Où sont passés les 700 millions déboursés pour les médias publics ?

Le président Azali Assoumani a récemment affirmé que le gouvernement comorien a injecté 700 millions de francs dans les médias publics. Pourtant, cette annonce suscite un vif débat au sein de la population et des observateurs des médias. Malgré cette manne financière, les médias publics tels que l’ORTC et Al-Watwan peinent à convaincre et à attirer un large public, contrairement à des médias privés dynamiques comme Comores Infos, qui captent une audience bien plus significative.

La déclaration du chef de l’État a laissé beaucoup de Comoriens perplexes. Où sont passés ces 700 millions de francs censés améliorer les performances des médias publics ? À ce jour, l’ORTC, principal média public, reste critiqué pour la piètre qualité de son contenu et la lenteur de ses plateformes numériques. Le site internet de l’ORTC est perçu comme obsolète, peu fonctionnel, et loin des standards modernes.

Dans le même temps, des médias privés comme Comores Infos ou Facebook FM enregistrent des audiences impressionnantes, avec plus de 350 000 abonnés sur Facebook pour le premier, sans compter des milliers d’autres sur X (anciennement Twitter). Ces chiffres sont largement supérieurs aux médias publics financés par l’État.

L’un des problèmes majeurs des médias publics comoriens réside dans leur manque d’indépendance éditoriale. L’ORTC et Al-Watwan sont souvent perçus comme des porte-voix du gouvernement, relayant uniquement les discours officiels sans offrir une véritable pluralité d’opinions. Les sujets critiques ou les revendications de l’opposition y sont rarement abordés, et les journalistes des médias publics sont accusés d’autocensure.

En revanche, des plateformes indépendantes comme Comores Infos jouent un rôle essentiel en publiant des informations diversifiées et en donnant la parole à toutes les tendances politiques. Contrairement aux médias publics, Comores Infos ne craint pas de couvrir les sujets sensibles, ce qui explique son succès auprès de la population comorienne, y compris dans la diaspora.

La situation aux Comores n’est pas unique. Dans de nombreux pays, les médias publics peinent à s’adapter à l’ère numérique. Par exemple, en France, France Télévisions et Radio France ont dû se moderniser rapidement face à la concurrence des médias privés et des plateformes numériques. Ces médias publics européens ont investi massivement dans la transformation numérique pour rester pertinents et attractifs.

Dans les pays scandinaves, les médias publics comme la BBC britannique ou la NRK norvégienne ont su préserver leur indépendance tout en étant financés par l’État, ce qui leur confère une forte crédibilité. Aux Comores, cet équilibre est encore loin d’être atteint.

La question que beaucoup de Comoriens se posent est simple : où sont passés les 700 millions de francs déboursés pour les médias publics ? Aucun changement notable n’a été constaté, que ce soit en termes d’infrastructures, de qualité du contenu, ou de visibilité numérique.

Ce manque de transparence alimente les soupçons de mauvaise gestion des fonds publics. Certains observateurs n’hésitent pas à pointer du doigt la possibilité que ces fonds aient été détournés ou mal utilisés. Dans un pays où la population souffre d’une situation économique difficile, ce type de gaspillage est perçu comme une trahison.

Misbah Said

 

 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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