En 2023, les Comores sont en émoi devant la troisième saison de « Nyora », l’émission de télé-crochet qui a conquis le cœur de la nation. Avec son succès retentissant, l’émission a mis en lumière de nombreux talents, offrant une plateforme pour les artistes en herbe qui reprennent à la fois des classiques comoriens et des chansons plus contemporaines, qu’elles soient locales ou internationales.
Cependant, malgré l’engouement, une ombre plane sur le spectacle. Les internautes se sont empressés de soulever une préoccupation majeure : que deviennent ces jeunes talents après l’émission? « Y a-t-il des producteurs musicaux aux Comores? Car après Nyora, ces jeunes talents ‘disparaissent' », s’interroge l’un d’eux.
La problématique ne s’arrête pas là. D’autres soulignent que le véritable enjeu réside dans l’absence d’une industrie musicale solide aux Comores, avec des défis tels que le management d’artistes, la visibilité et l’absence d’une véritable industrie musicale. « C’est dommage pour eux. Une nouvelle génération arrive, et l’histoire se répète », déplore un autre internaute.
Certains se souviennent de l’époque dorée de Naima, l’artiste féminine comorienne qui, au début des années 2000, a connu un succès national et international grâce au label non comorien, Harold Singamalon. Elle a rayonné à travers l’Afrique et les Antilles. Aujourd’hui, des artistes comme Goulam, issu de la diaspora comorienne, montrent que le potentiel est là. Mais pour certains participants de « Nyora », la musique n’est qu’un épisode de leur vie, et non une carrière à part entière.
Alors que « Nyora » continue de fasciner, la question demeure : comment les Comores peuvent-ils capitaliser sur ces talents émergents et construire une industrie musicale durable?
ANTUF Chaharane
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