Tribune: Nous avons la gorge nouée, la bouche sèche. Nous n’avons pas eu le temps de sécher nos larmes pour nos morts d’hier que nos yeux crachent des larmes de nouveau.
Nous n’ avons pas eu le temps de nous remémorer nos souvenirs avec nos défunts d’hier que nous sommes happés par ceux partagés par nos défunts d’aujourd’hui.
Nous sommes tristes de perdre tous ces gens, célèbres ou illustres inconnus, tribuns hors pair et citoyens lambdas, souvent rebelles en leurs temps, rebelles aussi pour certains jusqu’à maintenant.
Nous sommes inconsolables parce que nous ne pouvons nous empêcher de penser à tous ces actes manqués.
Nous sommes tristes d’avoir perdu certains, qui toute leur vie ont milité et espéré un État de droit.
Nous sommes tristes de ne pouvoir rendre l’hommage qui leur est dû. Des prières solitaires, des versets psalmodiés dans nos maisons , les paumes de nos mains tournées vers le ciel. Nous prions le seigneur, de toutes nos forces, qu’il les accepte dans son vaste paradis.
Nous sommes tristes parce qu’avant hier encore, nous pensions avoir le temps. Nous pensions avoir le temps d’échanger encore . Nous pensions avoir le temps pour qu’ils nous livrent leur version de l’histoire, laquelle aurait pu mettre à mal celle apprise jusqu’aujourd’hui.
Mais au delà de tous ces morts, de la tristesse qui caractérise leur départ définitif, nous nous demandons à juste titre si tout ceci, si tous ces morts auraient pu être évités,en tout cas amoindris.
Alhamdulillah rabbi l anlamine. Mes condoléances à tous ceux qui ont perdu un proche. J’en ai perdu deux , des proches de cœur , que j’estimais beaucoup et que je prenais beaucoup de plaisir à écouter.
Faïza Soulé Youssouf
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