
À dix jours de l’investiture d’Azali Assoumani, l’effervescence est palpable dans la capitale comorienne. Les travaux de réfection battent leur plein : les bâtiments emblématiques comme ceux des Affaires étrangères et de l’aéroport sont remis à neuf, les routes sont améliorées pour une meilleure fluidité du trafic, et le stade de Maluzini est modernisé pour accueillir la grande cérémonie. La rénovation du jet d’eau de Badjanani et le remplacement de l’éclairage public dans la capitale sont également au programme, visant à présenter une image resplendissante du pays lors de cet événement symbolique.
Plus de deux cent ouvriers, artisans et entrepreneurs locaux sont mobilisés pour mener à bien ces divers chantiers. Ces efforts ne sont pas uniquement cosmétiques ; ils sont censés symboliser un renouveau économique et une revitalisation de l’action de l’État. Les responsables politiques mettent en avant l’impact positif de ces travaux sur l’économie locale et sur l’emploi, espérant ainsi insuffler un nouvel élan au pays.
Cependant, derrière cette façade d’efforts de modernisation et de dynamisme, la réalité quotidienne des Comoriens demeure préoccupante. La population reste sceptique quant à l’avenir, confrontée à des problèmes chroniques qui semblent insolubles. Les délestages électriques persistent, le manque d’eau potable est une réalité quotidienne, et le chômage, particulièrement chez les jeunes, reste alarmant.
De plus, les voyages fréquents et coûteux du président Azali à l’étranger, souvent accompagnés de larges délégations, suscitent l’indignation. Beaucoup considèrent ces déplacements comme une dilapidation des ressources de l’État, avec des retombées économiques et diplomatiques largement contestables. Le contraste entre les dépenses somptuaires pour des événements symboliques et les besoins fondamentaux non satisfaits de la population alimente un sentiment de frustration et de désillusion.
Soibah Saïd
Réagissez à cet article