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Moroni étouffe : dans les quartiers enclavés, les habitants livrés seuls face à leurs déchets

À Moroni, lorsque le soleil se couche sur les hauteurs et les quartiers enclavés de la capitale, une autre réalité s’impose aux habitants : celle des déchets qui s’entassent, faute d’un ramassage régulier. Dans ces zones éloignées du centre-ville, un service pourtant essentiel est devenu une source quotidienne de frustration, de dépenses imprévues et parfois même de danger sanitaire.

Dans les ruelles escarpées de Toping, Faridi Mwassi, père de famille de 45 ans originaire de Hamahamet, raconte un quotidien fait de débrouille. Installé à Moroni depuis dix ans pour la scolarisation de ses enfants, il explique être contraint, avec son voisin, de payer un chauffeur de moto-benne. « Ça nous coûte entre 1 000 et 1 500 francs par semaine. On entasse les déchets jusqu’au week-end, et encore, le chauffeur n’est pas toujours disponible. Parfois, on le supplie », confie-t-il, amer. Un budget supplémentaire, alors que cette mission relève normalement de la commune.

À Pangadjou, Mme Zarianti partage la même colère. Malgré le paiement mensuel de 1 500 francs, ses poubelles ne sont jamais collectées. « Je suis obligée de brûler mes déchets moi-même. C’est dangereux pour ma santé et celle de mes voisins, qui s’en plaignent », déplore-t-elle.

Plus loin, à Kavu Kaivo, Saïd Ali a trouvé une solution risquée. À la tombée de la nuit, il dépose discrètement ses sacs à Volo-volo ou à la Coulée, là où il sait que les agents municipaux passent. « Je sais que je risque des ennuis, mais je n’ai pas le choix », avoue-t-il.

Pourtant, la plupart des habitants interrogés affirment s’acquitter du ticket mensuel, sans bénéficier du service promis. Contactée, la mairie de Moroni reconnaît les difficultés. Aboubacar Mohamed Ahmed, chef du service de la voirie, explique que l’accès difficile à ces quartiers empêche les camions d’y entrer régulièrement. « Nous faisons le maximum pour passer chaque mercredi et jeudi, mais les contraintes techniques sont réelles », assure-t-il, promettant des solutions à venir.

En attendant, dans ces quartiers oubliés, les habitants continuent de se débrouiller seuls, au prix de leur santé et de leur dignité.

IBM

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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