Écoutez en direct
En ce moment

Mohéli : L’aérogare inachevée, symbole des projets abandonnés aux Comores

 

L’aérogare de l’aéroport de Bandar Es Salam, à Mohéli, reste un triste témoignage de la discontinuité des politiques publiques aux Comores. Lancée en grande pompe en janvier 2014 sous la présidence d’Ikililou Dhoinine, cette infrastructure devait moderniser le réseau aéroportuaire de l’île, en dotant Mohéli d’une tour de contrôle, de services de douane et de police, ainsi que d’un parking. Pourtant, plus de dix ans plus tard, le chantier est toujours inachevé, laissant la population perplexe et amère.

Les retards accumulés sont souvent attribués à des problèmes de gestion et de financement, ainsi qu’à des litiges avec les entrepreneurs. Cependant, un autre facteur essentiel est rarement évoqué : le manque de continuité entre les différents régimes politiques. En effet, l’actuel président, Azali Assoumani, n’a pas jugé prioritaire de reprendre ou finaliser ce chantier, malgré l’argent déjà investi sous le précédent régime. Les habitants de Mohéli se sentent trahis par cette gestion discontinue qui transforme les projets ambitieux en ruines inutiles.

Ce n’est pas la première fois que des projets d’infrastructure lancés sous un régime précédent sont abandonnés par celui d’Azali. Un exemple frappant est l’usine de pêche de Voidjou, initiée sous le régime de Sambi, qui, elle aussi, est tombée dans l’oubli. En 2023, lors d’un reportage réalisé sur le site de l’usine, nos journalistes ont constaté que l’infrastructure était à l’abandon, rongée par les intempéries et entourée de bateaux de pêche délabrés.

L’aérogare de Mohéli n’est qu’un exemple parmi d’autres. Des écoles professionnelles, également initiées sous Sambi, ont été abandonnées après son départ. Ces infrastructures éducatives, pourtant cruciales pour la formation des jeunes et le développement économique, sont désormais laissées à l’état de chantiers inachevés.

Cette gestion discontinue des projets d’infrastructure pose un problème majeur pour le développement des Comores. Non seulement elle gaspille des ressources financières importantes, mais elle prive également la population des bénéfices attendus de ces projets. Chaque changement de régime semble signifier un retour à la case départ, où les priorités se réorganisent sans tenir compte des initiatives en cours.

Pour Mohéli et pour l’ensemble des Comores, il est urgent que les dirigeants actuels prennent leurs responsabilités en finalisant les projets abandonnés par leurs prédécesseurs. L’aérogare de Bandar Es Salam, comme l’usine de pêche de Voidjou et les écoles professionnelles, incarne l’échec d’une continuité politique pourtant essentielle pour l’essor du pays.

Il est temps de rompre ce cercle vicieux et de rendre des comptes sur l’utilisation des fonds publics, afin de redonner espoir aux citoyens et crédibilité aux institutions.

ANTUF Chaharane

 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

Soyez le premier à réagir

Réagissez à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


error: Content is protected !!