Depuis quelques jours, l’opération Wuambushu est en cours à Mayotte, entraînant des conséquences affreuses pour les étrangers présents sur l’île. En effet, entre 250 et 400 personnes par jour sont expulsées de Mayotte, ce qui suscite une vive critique de la part de plusieurs personnalités publiques, associations militantes des droits de l’homme et sociétés civiles.
Le député des Bouches-du-Rhône, Sébastien Delogu, est l’un des plus fermes dénonciateurs de cette opération militaire. Il qualifie cette opération d’« une politique répressive, injuste, brutale et xénophobe ». Selon lui, la France reste muette face à la pauvreté qui frappe la majorité de ces personnes expulsées.
En effet, Mayotte, île comorienne occupée illégalement par la France qui est l’une des régions les plus pauvres de France. Quatre habitants sur dix y vivent dans des logements en tôle, le niveau de vie médian y est sept fois inférieur qu’au niveau national, 77% de la population y vit dans le seuil de la pauvreté et le taux de chômage y atteint des niveaux exceptionnels (30%).
Malgré cette situation alarmante, la France continue d’expulser les étrangers présents sur l’île. Le code de la nationalité y restreint l’accès à la nationalité des enfants nés sur le territoire, l’aide médicale d’Etat n’y existe pas, l’accès à la scolarité des enfants des parents étrangers n’est pas garanti et des dispositions facilitant la démolition des bidonvilles ont été ajoutées à la loi Elan.
En réponse à ces dispositions, le ministre de l’Intérieur, Gerald Darmanin, a envoyé une compagnie du Raid et de la CRS 8 spécialisée dans les violences urbaines. Une décision qui suscite une grande inquiétude de la part des défenseurs des droits de l’homme.
Soibah Said, journaliste comoresinfos
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