
Les récentes déclarations du ministre français des Outre-mer, Manuel Valls, sur la construction d’une nouvelle base militaire à Mayotte ont suscité de vives réactions, notamment du côté des autorités comoriennes. Des propos mal interprétés qui nécessitent aujourd’hui une mise au point.
Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, Manuel Valls a présenté les grandes lignes de la prochaine loi de programmation pour la refondation de Mayotte. Parmi les mesures annoncées figurent un « soutien de la base navale » située à Dzaoudzi, ainsi qu’un appui aux « bâtiments de la Marine nationale ». Le ministre a également évoqué un renforcement du commandement de la gendarmerie en Grande-Terre. Ces initiatives visent, selon lui, à garantir une surveillance accrue des approches maritimes de l’île et à renforcer les capacités de réponse face aux enjeux sécuritaires.
Cependant, ces annonces ont rapidement été interprétées, dans certains cercles, comme la création d’une nouvelle base militaire sur l’île. Une perception qui a provoqué une réaction rapide de l’ancien ministre comorien de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud. Ce dernier a vivement critiqué ce qu’il considère comme une « militarisation à outrance » de Mayotte, estimant qu’une telle démarche « n’est pas la réponse appropriée » et qu’elle « risque d’exacerber les tensions déjà élevées dans l’île ».
Face à cette polémique, l’entourage de Manuel Valls a tenu à clarifier la position du gouvernement français. Il ne s’agirait en aucun cas de construire une nouvelle base militaire, mais plutôt de renforcer les infrastructures existantes afin d’assurer une meilleure sécurité maritime. Objectif : lutter plus efficacement contre l’immigration irrégulière en provenance des Comores et d’autres pays de la région.
Des informations obtenues par Comoresinfos auprès d’autorités impliquées dans ce dossier confirment cette version : aucun projet de nouvelle base navale n’est à l’ordre du jour. Le plan consiste à moderniser les moyens de surveillance et à assurer une présence continue des forces de sécurité pour faire face aux défis migratoires croissants.
Misbah Said
Réagissez à cet article