Mayotte, connaît actuellement une période de troubles suite à l’échec de l’opération Wuambushu. Lancée au printemps par le gouvernement, cette initiative visait à réduire l’insécurité, expulser les migrants illégaux et détruire les bidonvilles. Cependant, les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes.
La Première ministre, Élisabeth Borne, a constaté cette situation alarmante lors de sa visite à Mayotte le 8 décembre. Depuis lors, la violence ne fait que s’intensifier, comme en témoignent plusieurs incidents tragiques, y compris des affrontements entre bandes et des décès.
Les habitants de Mayotte, déjà exaspérés, ont vu leur patience s’épuiser. Les soignants ont manifesté le 14 décembre et une délégation d’élus mahorais a défilé lundi, exhortant l’État à prendre des mesures d’urgence. Bien qu’ils aient été reçus par la préfecture, les solutions proposées restent insuffisantes.
Le 13 décembre, le préfet Thierry Suquet a admis la gravité de la situation, promettant des renforts policiers. Actuellement, 70 militaires supplémentaires doivent rejoindre les 350 gendarmes déjà présents. Hervé Derache, directeur territorial de la police nationale à Mayotte, souligne également la nécessité de renforts supplémentaires pour ses 750 policiers.
Concernant l’immigration illégale, l’opération Wuambushu n’a pas atteint ses objectifs. En 2023, 22.000 personnes ont été expulsées vers les Comores, un chiffre inférieur à celui de l’année précédente. Les débuts chaotiques de l’opération et les complications diplomatiques avec Moroni ont entravé l’efficacité de la politique d’expulsion.
L’objectif de détruire les bidonvilles a également échoué. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait promis la destruction de 1.250 bangas, mais seulement 700 ont été effectivement démolis. Daniel Gros, de la Ligue des droits humains à Mayotte, pointe du doigt le manque de solutions de relogement et le fait que les familles délogées finissent par reconstruire ailleurs.
Saïd Hassan Oumouri
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