
Antsiranana s’est réveillée sous le choc ce vendredi 26 septembre, au lendemain d’une nuit de violences qui a plongé la ville portuaire du nord de Madagascar dans un climat de colère et de deuil. Trois personnes ont perdu la vie — dont un étudiant de l’université locale — et treize autres ont été blessées lors des affrontements qui ont éclaté dans la nuit du 25 septembre.
Le décès de l’étudiant a profondément marqué la communauté universitaire. En signe de protestation et pour honorer la mémoire de leur camarade, des centaines d’étudiants ont défilé dans les rues en portant sa dépouille, scandant des slogans contre l’inaction des autorités. Cette marche funèbre a symbolisé la colère d’une jeunesse excédée par la dégradation de ses conditions de vie et l’absence de réponses concrètes face aux coupures d’électricité et à la crise énergétique.
La tension est montée d’un cran lorsqu’un groupe de manifestants en furie a incendié l’Hôtel des Finances, provoquant d’importants dégâts matériels. Face à la situation, les autorités ont instauré un couvre-feu strict de 19h à 5h du matin pour tenter de rétablir l’ordre.
Dans ce contexte explosif, le président Andry Rajoelina a annoncé le limogeage du ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste. Ce dernier est accusé de retards importants sur plusieurs projets stratégiques, notamment l’installation d’une centrale électrique de 105 MW dont les équipements sont bloqués à Toamasina depuis deux ans, ainsi que sur la mise en œuvre d’un parc solaire.
Le chef de l’État a promis que ces projets seront rapidement relancés. Mais sur le terrain, la colère ne retombe pas, et la population attend désormais des actes concrets.
IBM
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