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L’État accusé de payer les jeunes pour étouffer la contestation : un business à risque de conflit civil

 

Dans les quartiers de Moroni, une révélation troublante émerge. Des jeunes ont été achetés par les autorités pour contrecarrer la contestation populaire qui a  débuté depuis la proclamation des résultats des élections présidentielles, donnant le président Azali victorieux avec 62% des voix. Le journaliste du media Comores Dunya news, Abilis, témoin oculaire, rapporte des transactions suspectes entre membres du gouvernement et jeunes locaux, il affirme avoir capté ses transactions en vidéo. Selon lui beaucoup de jeunes ont été payés, pour participer à des manœuvres visant à affaiblir la contestation.

Une scène particulièrement révélatrice, filmée par Abilis,  montre des jeunes du quartier de Madjadjou en pleine dispute. Le cœur du désaccord: une disparité dans la rémunération reçue du gouvernement pour leur implication dans l’étouffement des protestations. Certains prétendent avoir reçu seulement 400 000 FC, une somme jugée dérisoire comparée au million reçu par d’autres.

Dans ce contexte tendu, l’ex-ministre de l’Intérieur et candidat aux élections de 2024, monsieur Daoud Kiki, a été interrogé par les journalistes ce 20 Janvier 2024. Admettant qu’il est au courant de cette situation de paiements du gouvernement aux jeunes des quartiers pour freiner les mouvements de contestation, il souligne les dangers inhérents à cette pratique. Selon lui, cela risque d’exacerber les tensions entre civils et de provoquer un conflit civil difficilement maîtrisable.Monsieur Kiki critique cette stratégie gouvernementale, la qualifiant de tentative dangereuse.

Il révèle que des jeunes de la ville de Ntsudjini  ont reçu plus de 2 millions pour stopper la contestation, ce qui a temporairement suspendu les mouvements de protestation. Cependant, une fois l’argent épuisé, les contestations ont repris, transformant cette pratique en un véritable « business ».

ANTUF Chaharane 

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