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Les exilés politiques Comoriens : Retours négociés et mystères Diplomatiques

Dans le paysage complexe des exilés politiques comoriens, il est crucial de distinguer les différentes situations auxquelles ils sont confrontés. Trois catégories se dessinent, chacune portant son lot de défis et de conséquences.

La première catégorie regroupe les opposants qui ont volontairement choisi l’exil, tels que Said Larifou, Ali Mhadji ou encore Moustoipha Saïd Cheikh. Contrairement aux deux autres catégories, ces exilés ne font pas l’objet de poursuites judiciaires et peuvent, en théorie, regagner leur pays à tout moment sans entraves. Leur départ à l’étranger est donc de leur propre volonté et ils ne sont pas contraints de rester loin de leur terre natale.

La deuxième catégorie rassemble ceux qui sont poursuivis et condamnés en leur absence, à l’instar du député Abdallah Tocha Djohar et du vice-président Djaffar Ahamada Saïd. Dans le cas de ce dernier, sa récente grâce accordée avant son retour a soulevé des questions sur la légalité de la procédure. En effet, selon la loi en vigueur, une grâce ne peut être octroyée qu’après l’arrestation, l’incarcération et une demande formelle. Djaffar Ahamada Saïd semble avoir négocié sa grâce avant de revenir, tandis qu’Abdallah Tocha Djohar n’a pas bénéficié de cette option, n’ayant pas initié de telles négociations.

Enfin, la troisième catégorie concerne ceux qui sont poursuivis, mais dont le procès n’a pas encore eu lieu. Parmi eux, Archimet Said Mohamed a pris le risque de revenir au pays, ce qui aurait pu avoir de lourdes conséquences. Pour éviter de se retrouver dans des affaires judiciaires, il est certain qu’Archimet a dû négocier auprès du gouvernement d’Azali et précisément avec le ministre de l’intérieur Fakri, selon nos sources. Sans négociations, son retour aurait été impossible. Ses déclarations à Paris devant les médias, disant avoir eu la garantie de la communauté internationale, sont totalement fausses et mensongères selon plusieurs observateurs politiques et journalistes, dont Abdallah Agwa.

Ces trois situations montrent la complexité et les enjeux entourant la question des exilés politiques comoriens. Entre les choix personnels de partir, les condamnations en absence, et les risques liés au retour, chaque cas mérite une attention particulière pour mieux comprendre les dynamiques politiques et juridiques en jeu. La situation des exilés politiques comoriens reste un sujet sensible, à l’intersection des lois nationales et des relations internationales.

Misbah Said 

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