
Lundi 13 janvier, l’Opposition Unie des Comores (OUC) a officiellement annoncé son retrait du processus électoral en cours, dénonçant de graves irrégularités constatées lors du premier tour des élections législatives, organisé le dimanche 12 janvier. En conséquence, elle refuse de participer au second tour prévu le 16 février, ainsi qu’aux élections communales prévues à la même date.
Selon Daoudou Abdallah Mohamed, leader du parti Orange et porte-parole de l’OUC, la décision de retrait repose sur des preuves de fraudes massives, accusant le président Azali Assoumani de vouloir monopoliser l’Assemblée nationale :
« Nous voulons montrer à l’opinion nationale et internationale qu’il ne respecte ni la démocratie, ni les Comoriens. » L’opposition annonce également qu’elle ne reconnaîtra pas les résultats du premier tour, dont la proclamation officielle par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) est attendue dans le courant de la semaine.
Cette décision de boycott ne fait toutefois pas l’unanimité. Certaines formations politiques, comme le parti Pari, préfèrent attendre la publication des résultats définitifs avant de décider de leur participation au second tour. Cette divergence met en lumière des tensions internes au sein de l’opposition, fragilisant ainsi la cohésion de la contestation.
Face aux accusations de fraudes, le pouvoir a réagi en invitant l’opposition à saisir les instances compétentes pour examiner ces plaintes. Houmed Msaidié, conseiller politique du président Azali, a exprimé son regret de voir des candidats se retirer, tout en promettant d’ouvrir le dialogue :
« Nous prendrons en compte les revendications présentées pour tenter de convaincre les opposants de poursuivre le processus électoral. »
Malgré les tensions, le parti au pouvoir, la Convention pour le renouveau des Comores (CRC), a remporté dès le premier tour les 15 sièges en jeu sur l’île d’Anjouan. Sur l’île voisine de Mohéli, où l’opposition a largement boycotté le scrutin, des résultats similaires sont attendus.
Cette crise électorale reflète un climat politique tendu aux Comores, où les appels au dialogue et au respect des règles démocratiques semblent être le seul espoir d’apaisement.
ANTUF Chaharane
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