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Le parti au pouvoir est en crise d’ego et personne ne réagit même le président Azali

Le parti CRC inquiète certains cadres et pourtant le chef de l’Etat n’en fait pas une priorité, regarde ailleurs. pourrait-on parodier la crise que traverse depuis plus de 5 ans la CRC et qui risquerait de s’aggraver davantage dans les mois prochains?

 On se demande ce que fait le président Azali jusqu’à présent pour calmer le jeu. On imagine peut-être que cette situation l’arrange.

Compte-t-il sur ces convulsions internes pour jauger la fidélité de ses troupes et procéder ensuite à un «nettoyage» de sa formation politique ? Le futur nous le dira. En tout cas, le parti au pouvoir aurait pu se passer de ces querelles intestines qui surviennent paradoxalement dans un moment cruciale sur la politique extérieur du pays., à savoir les élections présidentielles de l’Union africaine dont Azali, leader du parti est seul en lice après le retrait du président du Kenya William Ruto. 

 

Alors que le parti CRC a plus que jamais que besoin d’unité et de cohésion dans cette période charnière pour aborder ces échéances cruciales, là voilà en miettes et incapable de parler d’une seule voix. Il y a fort à parier qu’elle se fissurera encore davantage, voire disparaître complètement si le président hésite encore à sonner la fin de la récréation.

 

Faisons un petit rappel du contexte. Cette énorme crise qui mine la CRC a commencé depuis 2016 dans le Bambao, qui compte la coordination régionale la plus importante du parti. Pour prendre le leadership politique de cette région, le directeur général de Comores Télécom, ancien ministre des finances à cette période là, Said Ali Cheyhane, semble être prêt à tout ou presque. C’est ainsi qu’il a opéré un «putsch» contre le bureau de la coordination en y installant de nouveaux responsables malléables à souhait et acquis à sa cause. Sous prétexte que le mandat de ce bureau a expiré, il a, en effet, convoqué une réunion d’urgence à Moindzaza Djoumbé village de son homme fort Abdousalam DAF du ministère des finances et actuel coordinateur de Bambao, sans en informer au préalable toutes les cellules locales, puis orchestré l’élection d’un nouveau bureau.

Les cadres du parti qui ont eu le courage de dénoncer ce passage en force sont accusés de «rébellion» et de nourrir on ne sait quelle haine contre «l’enfant cheri de M’vouni».

 

Le meeting organisé à M’dé en juillet 2017 et qui avait réuni le gratin de la classe politique nationale entrait dans le cadre de ce plan d’adoubement de Said Ali Cheyhane comme «patron» incontesté de la région. Un meeting dont lui-même avait du mal à justifier l’intérêt devant les responsables de la CRC.

Il faut dire que dans sa quête forcenée du leadership régional de Bambao, l’ancien ministre des Finances bénéficiait d’un soutien sans faille, celui de Mohamed Issimaila. Un soutien d’autant plus surprenant que Mohamed Issimaila disposait d’assez d’arguments et peut faire valoir un parcours politique plus étoffé que Chayhane pour s’imposer comme le leader naturel de cette région. Pour certains, il s’agirait en ce moment là, d’un calcul politique de haute voltige. Le porte-parole du Beit-salam, convaincu de la force de frappe actuelle de la CRC dans le Bambao, est entrain de souffler sur les braises pour affaiblir le parti présidentiel et pouvoir ensuite se positionner le moment venu.

 

 Le parti CRC, tout part en couille, Les cadres se détestent cordialement. On se rappelle donc d’une scène d’humiliation contre ses ennemis internes orchestrée par l’ancien argentier du pays, au cours d’un meeting de M’dé en 2017. Une scène d’humiliation qui a vu l’ambassadeur Maoulana Charif, l’inspecteur, ancien Dg onicor Mzé Ali Azhar Ahmed, le gouverneur de la BCC, Younoussa Ben Imani, Salim Dahalani, Maissara Ahamada, ont ainsi été interdits de tribune. La crise au sein du parti prend encore de l’ampleur.  Récemment, à Mbudadju, où une cérémonie de clôture des installations des cellules de coordinations où l’on constate l’absence de plusieurs cadres du CRC de bambao.  On peut citer entre autres, l’actuel Inspecteur général de la Société Comorienne des Hydrocarbures (SCH) toujours en froid avec Chayhane, le SGG, le directeur de l’ACP, le porte-parole de Beit-salam et plusieurs membres et cadres du CRC de la région de Bambao derrière l’inspecteur général de la SCH. Il y a aussi le fils du président Azali Nour El fathou qui était aux abonnés absents. Nour El Fath, lors de la cérémonie à Hasendje Oichili, selon des sources concordantes, il aurait interdit certains cadres à l’instar de Said Ali Chayhane de prendre part à la cérémonie. Cela prouve que rien ne va entre eux.

L’on se demande comment Azali peut-il laisser le parti CRC s’enliser dans cette guerre des égos sans rien faire.

Aujourd’hui, le pouvoir n’a jamais paru aussi se désagrèger. Derrière cette guerre de tranchée, se joue la succession d’Azali. Une succession qui, quoi qu’on en dise, est bel et bien ouverte et qui risque d’être violente, voire sanglante. L’erreur du chef de l’Etat est de croire qu’il peut tenir indéfiniment sur cette ligne d’indifférence sans aucune conséquence. 

 

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