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Le discours du Président Azali n’a pas fait l’unanimité

Après le discours sur l’état de la Nation, les réactions de l’opposition et de la société civile sont mitigées. L’ancien gouverneur de l’île de Ngazidja parle d’ « échec total ».

Le président de la République a tenu mercredi dernier son premier discours sur l’état de la Nation. Azali Assoumani a parlé de plusieurs sujets allant de l’économie au social et surtout de la pandémie du Covid-19. Mais son discours ne fait pas l’unanimité. Mouigni Baraka Said Soili, ancien gouverneur de l’île de Ngazidja et un des leaders de l’opposition, qualifie le discours du chef de l’Etat comme un discours creux. Un discours d’un homme à bout de souffle. « Aujourd’hui, tous ses chantiers sont à l’arrêt. L’histoire du contrat de l’hôtel Galawa-Maloudja, le projet de la Route Nationale 2 allant de Moroni à Foumbouni et l’hôpital El-Maarouf sont les preuves d’un pouvoir en crise. Vient s’ajouter la Conférence de Paris. Cinq mois après, rien de concret, un échec total », montre-t-il.

Selon lui, le président de la République se soucie moins des préoccupations du peuple comorien. Il a fait référence de l’épidémie du Coronavirus, du chômage des jeunes, la vie chère avec plus de 30 à 40% de flambée des prix sur certains produits de première nécessité, le manque de crédibilité de l’appareil judiciaire, la dictature, son impopularité et l’exigence de toutes les forces opposées à son régime à une transition pacifique pour préparer la tournante d’Anjouan. « Azali semble ignorer toutes ces réalités et doit se rendre compte de son échec », poursuit-il.

De son côté, Mahamoudou Ali Mohamed, membre de la société civile, a montré que le président est encore fidèle à lui-même. Selon lui, il a consacré la moitié de son discours à parler de l’avant et de l’après CPAN et CPAD. « Avant le COVID-19, le pays fût secoué par une grève de 3 jours durement ressentie par la population. Une grève qui avait comme motivation un ras le bol et un désespoir sur le plan économique et le pouvoir d’achat des comoriens. Il n’y a pas eu de mots sur cet épisode récent qui reste éprouvant ni sur leurs causes », dit-il. Selon lui, le Président comme le Gouvernement a fait preuve de manque de sérénité et de transparence sur la gestion du Covid-19. « Dans son discours, nous attendions plutôt d’être précisément informés des véritables dispositions prises. Mais il nous parle de réflexions et de consultations pour une assurance maladie ! Maintenant ! Le monde entier va au-devant de très graves problèmes économiques du fait des effets inédits résultant de la lutte contre le Covid 19. Pour faire face, des présidents africains n’hésitent pas à puiser dans leurs deniers personnels pour alimenter l’effort demandé », poursuit-il.

Le patron de CBE estime que ce n’est plus le moment de la démagogie ni de la controverse sur la crise sanitaire. « Pensez-vous qu’Azali Assoumani à choisi le bon moment pour faire cet exercice au vu des circonstances politiques, sociales et sanitaires ? Il faut poser cette question à ses députés s’ils ont saisi un message quelconque. La pertinence du message expliquerait peut être que c’était le moment idéal », conclut-il.

A.O Yazid / LGDC

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