En ce moment

Le baron de Courcelles, grand-père de Bernadette Chirac, avait reconnu l’unité de 4 îles des Comores en 1885 en tant qu’ambassadeur de France à Berlin »

Beaucoup des gens répètent souvent qu’il faut respecter le choix de Mayotte, de vouloir rester en 1974 avec la France et que cela, selon leur convention, est un droit international de peuples à disposer d’eux-mêmes.

Alors pourquoi l’ambassadeur de France à Berlin Chodron de Courcel (grand père de Bernadette Chirac), qui, lors de la conférence de Berlin sur le partage de l’Afrique en 1885 était obligé de démonter que :

« que l’archipel [des Comores] était habité par une même population, stable et organisé
en Etats et que la France est présente dans l’un des ces Etats, Mayotte depuis avril 1843. La conférence a reconnu que
l’archipel se trouvait de facto dans l’orbite française. » article de Damir Ben Ali, Quelques repères sur nos quinze siècles de vie commune, 31 juillet 2019. [http://www.damirbenali.com/2019/07/31/quelques-reperes-sur-nos-quinze-siecles-de-vie-commune/].Au moment du partage de l’Afrique à Berlin, les Allemands avaient signé un protectorat

en 1886 avec des sultans de l’ile de Ngazidja dont le célèbre Hachim de Mbadjini, qui avait encerclé sultan Said Ali à Moroni.

Les Anglais avaient assuré la protection des sultans d’Anjouan, un consul a été même installé à Mutsamudu. Mayotte était déjà une colonie française depuis 1841.

Pourquoi en 1885, dans la conférence sur le partage de l’Afrique, la France n’a pas
appliqué la même logique qu’elle l’a utilisé en 1974 pour séparer de Mayotte aux trois autres îles ? La logique de île par île !

Pourquoi la France n’a pas dit aux
Allemands en 1885 : continuez votre protectorat avec les sultans de Ngazidja :Hachim de Mbadjini, Mfaoume Mmadjouwani de Washili, Fumwa Mhanda d’Itsandra et sultan Abdallah Said Hamza de Bambao,tous adversaires de sultan Said Ali
et de la France ?

Pourquoi la France n’a pas dit aux Anglais à Berlin en 1885, comme vous êtes bien installé à Anjouan, vous pouvez faire en sorte que le sultanat de Ndzuwani devient une
colonie anglaise comme Mayotte est déjà notre colonie française depuis 1841.

Au lieu de cala, l’ambassadeur de France à Berlin, le Baron Chodron de Courcel qui avait également
entretenu avec Bismarck, a poussé fort probablement le chancelier allemand a estimé « que la présence de la France à
Mayotte créait pour ce pays un droit de préemption sur les trois îles voisines.

Bismarck admettait ainsi que l’archipel se trouvait dans l’orbite française et ne s’opposait pas à l’établissement d’un protectorat. » Jean Martin, tome 2, page 44.

La conférence de Berlin fut basée sur une logique commerciale et territoriale : les territoires conquis dans l’archipel des Comores par les Allemands (Mbadjini Ngazidja), par les Anglais (Anjouan) et par les Français (Mayotte en 1841) deviennent une monnaie d’échange entre ces puissances européennes.

Dans un rapprochement diplômatique et dans une entente cordiale, les Français, les Allemands et les Anglais ont mis en places des échanges négociés pour mieux se partager le gâteau Comores, le gâteau Afrique en 1885. L’année suivante, la France, représentait par le Commandant de Mayotte Gerville-Reache, s’est sentie très confiante pour faire passer le 6 janvier 1886 à Ngazidja, le 21 avril à Anjouan et le 26 avril à Moheli, trois traités de protectorats marquants le début de la colonisation dans les trois îles qui viennent rejoindre Mayotte qui fut déjà une colonie depuis 1841.

Saïd Bakar Mougné Mkou.

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Sources : Damir Ben Ali, Jean Martin, Magazine L’Histoire n°477, novembre 2020.

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