Said Mchangama:
Ces images témoignent d’une irresponsabilité générale.
A la saison des pluies l’argent de la diaspora qui a financé les infrastructures locales, coule à la mer avec les eaux de Kashkazi. Ceux qui envoient l’argent vivent dans des pays, où le respect des normes et le contrôle de qualité garantissent le progrès, où chaque catastrophe est une occasion de parfaire la sécurité. Et pourtant les payeurs n’exigent aucune garantie des prestataires de services privés ou publics. L’état comorien et les professionnels les ignorent. Le respect de normes techniques protégerait l’investissement financier, matériel, intellectuel et le savoir faire des vrais professionnels épris de leur métier. Dans notre pays n’importe qui s’érige fundi et technicien.
Résultat : 1 an après la fin de l’ouvrage, les gigantesques mosquées de vendredi s’effritent, l’eau suinte des murs des dispensaires, le bitume des routes des localités s’écaille comme peau de reptile.
La nuit du 16 avril 2009, les arbres et les cailloux charriés par les torrents descendant du Kartala, ont vite bouché un pont construit sans études préalables. Les eaux ont changé de cours creusant un lit qui a atteint à certains endroits plus de 2 m de profondeur. Des maisons ont été détruites, des véhicules emportés, des cimetières dévastés. Nassur m’a appelé le matin « pour que les photos témoignent ».
Bonjour à tous,
J’apprecie le texte de M Mchangama, mais ce qui vient d’arriver ne concerne pas seulement les investissements de la diaspora.
Au sujet du pont de vouvouni qui devait faciliter l’écoulement de l’eau, ce qui a manqué n’est pas forcement la norme, mais peut être les fonds alloués par la coopération française pour sa construction. Pour l’efficacité de l’ouvrage, il aurait fallu construire en amont des digues tout le long de la rivière.
Ceci étant, comment se fait-il que depuis 15 ans les caprices de la météo touchent cette région alors qu’en aucun moment, ni l’assamblée nationale ni le gouvernement n’ont inscrit dans le budget des fonds de préventions de ces risques?
Je demande à nos députés, à commencer par son président de laisser ses larmes de crocodile.
Chanfiou