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La tombola et les autres jeux de hasard sont haram

Les jeux de tombola, devenus monnaie courante ces derniers temps dans le pays, sont source de plusieurs interrogations quant à leurs pratiques dans un pays musulman. Pour les oulémas interrogés, ces pratiques sont haram (non autorisées). Il s’agit, conformément au saint Coran d’une «abomination» qu’il faudrait s’en écarter.

Depuis l’arrivée du deuxième opérateur de télécommunication dans le pays, Telco, la concurrence a fait naître plusieurs promotions, parmi lesquelles les jeux de tombola et les recharges à profit avec de gros cadeaux à remporter. Ces derniers jours, Telco a, dans le cadre de la célébration de ses 5 ans d’existance aux Comores, lancé l’opération «Millionnaire du jour». Il s’agit d’une opération à travers laquelle les clients qui rechargent un crédit de 5.000 francs sont tirés au sort et le gagnant remporte 1 million chaque jour, durant la période du 9 au 30 décembre.

Pour l’autre opérateur, Comores Telecom, le jeu consiste à recharger également un crédit de 5.000 francs, du 22 novembre 20 décembre, pour gagner des billets et hébergement pour participer à la coupe d’Afrique des nations, au Cameroun. A noter que Telco a déjà lancé des jeux pour gagner une voiture, construire une maison, gagner des cabris, des appareils électroniques et/ou électroménagers et bien d’autres lots encore.

Interrogés sur ces pratiques, deux oulémas ont été catégoriques et ont répondu sans ambages que ces jeux sont haram (c’est-à-dire non autorisés par l’Islam). Pour sa part, Ahmed Maldja Foundi a, tout d’abord, tenu à qualifier ces jeux de jeux de hasard: ces derniers sont, selon lui, du Riba (usure) et de l’abomination. Il citera ainsi le verset 90 de la sourate Al Maidah pour montrer que ces derniers sont interdits dans l’Islam par le saint-Coran.

«O les croyants! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu’une abomination, œuvre du Diable. Ecartez-vous en, afin que vous réussissiez», a-t-il rappelé insistant que si on prend de l’argent de quelqu’un le donner à un autre ou bien que si on en prend beaucoup pour donner peu, le caractère du haram s’impose automatiquement , donc interdit. «D’ailleurs ces jeux peuvent engendrer des malentendus et des conflits sanglants », a souligné le prédicateur.

De son côté, Mahmoud Mohamed Djouneid, docteur en droit islamique et enseignant à l’Université des Comores (site de Patsy), tire la sonnette d’alarme en montrant que le muftorat doit réagir et arrêter ce genre de pratiques. «Nous (les oulémas, ndlr) sommes tous d’accord que tous les jeux de hasard et ceux qui en découlent sont haram. Malgré cela, l’on fait semblant de l’ignorer et on continue à instaurer des systèmes pareils dans le pays», a-t-il déploré, indiquant qu’il l’a signalé au conseil des oulémas. «Une réunion serait bientôt convoquée pour en discuter et consulter le muftorat afin qu’une décision soit prise par les autorités compétentes, car cela exige une décision gouvernementale», a expliqué cet enseignant de l’Udc.

Doit-on accepter l’offre si on est tiré au sort ? Non, selon Mahmoud Mohamed Djouneid qui appelle la population à rejeter ces offres qui vont, toujours selon lui, à l’encontre des principes religieux. Idem pour Ahmed MaldjaFoundi qui conseille tout le monde à rejeter ces jeux. «Même si on n’a pas l’intention de jouer, si on est choisi, on doit refuser l’offre.

D’ailleurs ceux qui organisent ces jeux gagnent beaucoup plus et ne donnent rien si on analyse profondément la question», a-t-il sensibilisé insistant sur la notion de Riba (usure), car selon lui, un hadith du prophète montre qu’ «il vaut mieux forniquer avec 36 femmes que de profiter d’une usure».On rappelle qu’en 2002, Feu grand mufti Saïd Toihir Ahmed Maoulana est intervenu pour amener le gouvernement à suspendre les jeux de Pmu sur les courses hippiques et Quinté+, en direct et en replay.

Nassila Ben Ali / Alwatwan

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