Le Centre universitaire de Patsy, pôle d’attraction majeur de l’Université des Comores, accueille annuellement plus de 5 000 étudiants, mais derrière cette affluence se cachent des réalités complexes. Le retour des étudiants après les vacances est synonyme de confrontation aux multiples défis, notamment ceux liés au logement, à l’inflation, au transport et à la santé.
Les étudiants, acteurs majeurs de ce campus, se retrouvent pris au piège d’une situation économique précaire. Naoufal Antoine, membre du bureau de la coopérative estudiantine, souligne l’impact dévastateur de l’inflation sur leur quotidien déjà fragile. Les loyers exorbitants, oscillant entre 12 500 et 15 000 francs, défient toute logique budgétaire pour des étudiants disposant en moyenne de 25 000 francs par mois. Cette réalité rend l’acquisition des nécessités de base, telles que le riz, le pétrole, le poulet ou le poisson, un véritable casse-tête financier, sans parler des frais de transport quotidiens.
Le transport, en particulier, se présente comme un obstacle majeur pour bon nombre d’étudiants, surtout pour ceux provenant de régions éloignées comme Shissiwani. Le coût et la disponibilité des moyens de transport rendent les déplacements difficiles, accentuant ainsi leur isolement et leur vulnérabilité. Rehema Massoundi témoigne des difficultés rencontrées, où le stop devient parfois le seul recours pour se déplacer, exacerbant ainsi les risques liés à la sécurité.
Sur le front de la santé, les défis persistent. L’absence d’infrastructures adéquates au sein du campus, telles qu’un dispensaire, rend l’accès aux soins précaire, surtout en cas d’urgence. Ali Mohamed, ancien président de la coopérative estudiantine, plaide pour la collaboration entre l’université et le ministère de la Santé en vue de la création d’un dispensaire universitaire, une initiative cruciale étant donné l’afflux constant d’étudiants.
Misbah Saïd
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