
L’annonce faite par Manuel Valls, ministre français des Outre-mer, concernant l’installation d’une nouvelle base militaire à Mayotte a provoqué une vague de réactions aux Comores. Parmi les voix les plus critiques, celle de Humed Msaïdié, ancien ministre comorien, qui a dénoncé cette décision sur Twitter, accusant la France de « continuer à aller à contre-courant de l’histoire ». Son intervention n’a pas tardé à faire réagir, notamment Alexandre Hory, intellectuel français et fils de l’ancien député européen Jean-François Hory, qui l’a violemment pris à partie, l’accusant de corruption et de complicité avec le régime comorien.
Hier, Manuel Valls a officialisé le projet d’une deuxième base militaire à Mayotte, justifiant cette décision par des raisons stratégiques et sécuritaires. Du côté des Comores, cette annonce a immédiatement suscité l’indignation. Le président Azali Assoumani serait « en colère », et le ministre de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud, a condamné cette décision, la qualifiant de « réponse qui va à contre-sens de l’histoire de notre continent ».
C’est dans ce contexte que Humed Msaïdié a pris la parole sur Twitter, critiquant la France pour son « non-développement de Mayotte pendant 200 ans » et dénonçant la militarisation croissante de l’île. Il a également évoqué la notion de « CHIDO », affirmant que Manuel Valls aurait brisé le miroir de l’histoire.
Les déclarations de Msaïdié n’ont pas tardé à susciter des réactions, notamment celle d’Alexandre Hory, qui a répondu avec virulence. Il a attaqué Msaïdié sur son passé politique, l’accusant d’être un « complice du régime corrompu d’Azali Assoumani », et de fermer les yeux sur les détournements de fonds et les emprisonnements d’opposants aux Comores.
Hory a conclu en affirmant que Msaïdié n’avait aucune légitimité à critiquer la France, insinuant qu’il ferait mieux de s’occuper des problèmes internes des Comores, plutôt que de donner des leçons de morale.
Au-delà des affrontements entre personnalités politiques, l’implantation d’une nouvelle base militaire à Mayotte soulève une critique plus large. Nadia Tourqui, membre du Comité Maoré, a dénoncé l’incohérence de la politique étrangère française :
« La France se présente comme défenseur du droit international lorsqu’il s’agit de l’Ukraine, mais dans l’Océan Indien, elle bafoue le droit des Comores à la souveraineté et à l’intégrité de son territoire », a-t-elle déclaré.
L’annonce de cette nouvelle base militaire s’inscrit dans un contexte de relations déjà tendues entre la France et les Comores. Depuis que Mayotte a choisi en 1974 de rester française, la question de son appartenance reste un point de friction majeur entre Paris et Moroni.
Selon nos informations, le gouvernement comorien prépare un communiqué officiel pour répondre à cette annonce. Cette initiative française risque donc d’exacerber encore davantage les tensions diplomatiques et de raviver les dissensions historiques entre les deux nations.
ANTUF Chaharane
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