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Kodo kodo : Une polémique musicale divise les Comores

 

Depuis deux semaines, une chanson virale sur TikTok a déclenché une vive controverse parmi les Comoriens. Interprétée par des femmes anjouanaises sur un rythme traditionnel appelé Tari, cette chanson célèbre les mariages comoriens en différenciant chaque île en fonction de ses coutumes nuptiales. Les paroles louent les mariages à Anjouan, Mohéli et Mayotte, affirmant que « tout se passe bien » dans ces îles. Cependant, lorsqu’elles évoquent les mariages de la Grande Comore, elles emploient le terme « Kodokodo », une expression grand-comorienne signifiant « guerre », insinuant que les mariages dans cette région sont source de conflits.

Cette chanson a déclenché une véritable tempête sur TikTok, provoquant des débats enflammés et des échanges d’insultes entre les femmes de la Grande Comore et celles d’Anjouan. Ce conflit en ligne, alimenté par une distinction humoristique ou satirique des coutumes matrimoniales, a accentué les tensions et les rivalités entre les îles de l’archipel.

Interrogé à ce sujet, l’essayiste et auteur comorien Antuf Chaharane, également connu sous le pseudonyme Jack L’Atout, a offert une analyse sociologique de la situation. Selon lui, ce type de polémique, bien que superficielle, répond à un besoin profond chez le peuple. « La masse a besoin de polémiques médiocres comme celles-ci pour se sentir vivre », explique-t-il. Il soutient que ces débats, bien que parfois violents, servent de moyens d’échange social dans une société où les véritables enjeux – tels que le développement, l’éducation et l’union nationale – sont négligés.

Antuf Chaharane déplore que les Comoriens s’attardent sur des sujets qui les divisent, alors que le pays, en proie à des défis socio-économiques croissants, a besoin de solidarité et d’organisation. Cependant, il constate avec une pointe de fatalisme que cette polémique finira par s’éteindre, laissant place à une nouvelle controverse tout aussi insignifiante.

« Ce n’est pas un débat important », insiste-t-il, rappelant que les véritables priorités pour les Comores restent en suspens tandis que la population se laisse distraire par des disputes futiles.

Saïd Hassan oumouri 

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