11 novembre 2012
Kenya : 26 policiers tués samedi dans une embuscade
Un policier kényan ©AFP
NAIROBI (AFP) – (AFP)
Vingt-six
policiers ont été tués samedi dans une
embuscade dans le nord du Kenya alors qu’ils poursuivaient
des voleurs de bétail, selon un nouveau bilan obtenu
dimanche par l’AFP.
Le précédent bilan était de 11 policiers
tués dans la fusillade, mais « de nouveaux corps ont
été retrouvés et le total (des tués) est
désormais de 29 », dont 26 policiers et trois de
leurs agresseurs, a indiqué à l’AFP une source
policière sous couvert d’anonymat.
« Sur les 18 corps retrouvés ce (dimanche)
après-midi, 15 sont ceux de policiers », a
ajouté cette source policière.
Le caractère reculé de la région où s’est
déroulée la fusillade, sur le territoire de la
localité de Baragoi, dans le nord aride du pays,
explique que 18 corps, sur un total de 29 tués, n’aient
été retrouvés que 24 heures après les
faits, selon cette source.
Neuf policiers ont été également admis à
l’hôpital Kenyatta de la capitale Nairobi,
« certains souffrant de blessures par balles, d’autres de
blessures plus superficielles », a précisé le
porte-parole de cet établissement, Kibet Mengich.
Dans cette région quasiment sans infrastructure,
peuplée en majorité d’éleveurs nomades, les
vols de bétail et règlements de compte entre
communautés nomades rivales font chaque année des
dizaines de morts, mais c’est la première fois que des
policiers en nombre aussi important soient victimes de ces violences.
En l’occurrence, les policiers avaient été
envoyés à la poursuite de voleurs de bétail
présumés, après l’échéance d’un
ultimatum donné pour qu’ils restituent des bêtes.
Les voleurs de bétail présumés auraient
utilisé des armes lourdes contre les policiers, selon
des témoignages d’habitants sur place recueillis par l’AFP.
« Plus de vingt personnes ont été tuées, de
nouveaux corps sont ramenés et les combats se sont
encore poursuivis pendant toute la journée
d’aujourd’hui (dimanche) », a affirmé à l’AFP
un habitant du secteur, Paul Lenaimadu.
« Nous craignons maintenant des représailles (des
policiers) car la force qui va être utilisée pour
poursuivre ces voleurs de bétail ne va pas être
dirigée seulement contre eux et beaucoup d’innocents
vont souffrir », a ajouté cet habitant.
Les forces de police sont habituellement très peu
nombreuses et largement sous-équipées dans le nord
du Kenya, et les éleveurs estiment nécessaire de
s’armer, de plus en plus lourdement, pour prévenir
toute attaque de la part d’une communauté rivale.
Dans une autre région du Kenya, le delta de la
rivière Tana dans le Sud-Est, des violences entre
communautés ont fait plus de cent morts en août et septembre.
Tous droits de reproduction et de représentation
Réagissez à cet article