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« Je soutiendrai tout combat pacifique qui lutte contre la vie chère »

Mahamoudou Ali Mohamed, entrepreneur et chef d’un parti politique, dit être suspecté par la gendarmerie d’être impliqué dans l’organisation de la « marche pour la paix » appelée par le mouvement Mabedja les 3, 4 et 5 septembre prochains à Moroni, et supposé soutenu par le syndicat des commerçants, dont un responsable était convoqué à la gendarmerie en même temps que M.Mahamoudou.

L’ombre de Mahamoudou CBE, du nom de son entreprise, doit encore hanter les autorités. Celui qui avait mené avec brio le mouvement de grève des commerçants de janvier 2020 vient de subir un interrogatoire de 2h30 à la gendarmerie de Moroni, mardi 31 aout dans la matinée. Dans une conférence de presse qu’il a donnée dans la foulée de son audition, il a livré ce qu’il croit être les raisons de sa convocation. A l’en croire, tout est parti du communiqué rédigé la veille par le Synaco (le syndicat des commerçants, Ndlr) et dont la presse s’est fait l’écho à la faveur d’une fuite interne.

« Pour les gendarmes, je suis un responsable du Synaco et de facto responsable du communiqué. Ils m’ont prévenu que j’endosserais la responsabilité de ce qui pourrait se produire. Sauf que moi, et je le leur ai expliqué, je ne suis qu’un membre ordinaire du Synaco », rapporte-t-il. Le Synaco a en effet affiché sa solidarité au mouvement Mabedja pour la lutte contre la vie chère.

Autre reproche fait à Mahamoudou Ali Mohamed, est ce logo de poing levé repris par Mabedja dans leurs supports de communications. Il se trouve que ce logo qui symbolise la lutte est le même qu’utilise le parti ANC de M. Mahamoudou. « Que les gendarmes pensent que j’ai un lien quelconque avec Mabedja juste parce qu’on a le même logo, est tout simplement ridicule », se moque celui qui affirme avoir été photographié par les gendarmes contre son gré.

« Ma convocation c’est de l’intimidation. Et j’estime qu’il y a eu abus de pouvoir. Je discuterai avec mon avocat sur ce point précis, après quoi je pourrais porter plainte ». Malgré ces agissements visant sans doute à réduire au silence les plus récalcitrants, Mahamoudou Ali Mohamed ne compte pas jeter l’éponge : « L’inflation qui nous avait poussés à faire grève en janvier 2020, s’est deux à trois fois empirée aujourd’hui. Je soutiendrai tout combat pacifique qui lutte contre la vie chère ». Notons qu’un responsable du Syncao était également convoqué à la gendarmerie le même jour, où il s’y trouvait encore au moment où nous bouclions ces lignes.

Le fameux communiqué du Syncao n’aurait-il pas eu l’adhésion de la majorité de ses membres ou de son bureau avant sa publication ? Seuls les dirigeants de cette organisation syndicale qui a montré jusqu’ici une certaine cohésion peuvent éclairer l’opinion publique et lever toute ambigüité sur sa position par rapport au mouvement social actuel de Mabedja au lieu de garder le silence. Pour sa crédibilité, il leur appartient d’assumer le poids de leur responsabilité en s’exprimant clairement sur cette affaire.

TM / LGDC

Titre modifié

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