
Aux Comores, l’injustice atteint un niveau insoutenable. Tandis que la population souffre des coupures d’électricité, l’hôpital El Maarouf devient le théâtre d’un privilège éhonté. Hamada Moussa, directeur de l’Office national de l’importation et de la commercialisation du riz (Onicor) et ancien ministre de l’Énergie, actuellement hospitalisé, bénéficie d’un traitement de faveur indécent : un groupe électrogène a été spécialement installé pour lui, garantissant une alimentation électrique continue… mais uniquement pour le bâtiment où il est soigné.
Pendant ce temps, les autres patients, y compris ceux en situation critique aux urgences, sont livrés aux coupures de courant. Des soins administrés à la lueur des bougies, des respirateurs à l’arrêt, des opérations retardées faute d’électricité… Tel est le quotidien des Comoriens ordinaires.
Cette situation révoltante a été révélée par le journaliste Oubeid Mchangama, confirmant ce que tout le monde savait déjà : aux Comores, les puissants ont droit à la lumière pendant que les autres plongent dans l’obscurité – au sens propre comme au figuré.
Comment un ancien ministre de l’Énergie, symbole de l’échec de la gestion électrique du pays, peut-il bénéficier d’un tel passe-droit pendant que des citoyens meurent faute d’électricité ? Ce favoritisme est une honte nationale, une preuve supplémentaire du mépris des élites envers la population.
Misbah Said
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