Le 12 décembre 2023, un communiqué émanant du Secrétaire Général du Ministère de l’Éducation Nationale a marqué un tournant significatif dans la grève des enseignants qui secoue actuellement le pays. Le document exigeait le retour immédiat des enseignants grévistes à leur poste dès le 13 décembre 2023. Cette directive a toutefois rencontré une forte résistance de la part du syndicat des enseignants. Peu après l’annonce du ministère, le Secrétaire Général de la Fédération des Syndicats a exhorté les enseignants à ne pas céder face aux menaces du ministère, soulignant le refus continu du gouvernement d’engager des négociations concrètes et sérieuses.
Dans une tentative de durcir sa position, le Secrétaire du Ministère de l’Éducation Nationale a menacé de licencier les enseignants absents et de les remplacer par une nouvelle vague d’enseignants contractuels. Cependant, une enquête menée ce matin par notre journaliste dans les écoles publiques de Moroni a révélé que ces menaces n’ont eu que peu d’effet. Les écoles restent désertées, aussi bien par les élèves que par les enseignants.
Le reportage vidéo de notre journaliste a également soulevé des questions quant à la faisabilité de remplacer des milliers d’enseignants grévistes par un nombre limité de contractuels. La grève, qui dure depuis un mois, a entraîné l’interruption des cours dans les écoles publiques, provoquant la frustration croissante de l’opinion publique comorienne. Sur les réseaux sociaux, de nombreux citoyens reprochent au gouvernement de négliger cette crise éducative au profit de préoccupations électorales, alors que les campagnes présidentielles de 2024 approchent.
Un fait particulièrement ironique souligné par notre reportage est la récente inauguration d’une école rénovée par le président, alors même que les élèves de cette institution sont privés d’éducation en raison de la grève. Ce contraste saisissant met en lumière les contradictions et les défis auxquels le secteur de l’éducation est confronté dans cette période de tumulte politique et social.
ANTUF Chaharane
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