
Ce 1er mai 2025, les Comores ont officiellement célébré la Fête du Travail, une journée chômée et payée pour tous les travailleurs du pays. Si les discours officiels ont salué l’engagement des salariés et les efforts des acteurs économiques, le climat social, lui, reste marqué par une profonde frustration.
Depuis des années, les syndicats comoriens – au premier rang desquels la Confédération des travailleuses et travailleurs des Comores (CTTC) – dénoncent l’absence d’un salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG). Ce dispositif, pourtant vital pour protéger les travailleurs les plus vulnérables, n’a jamais été mis en place malgré plusieurs promesses gouvernementales, dont une remontant à 2015. En 2019, un projet de SMIG fixé à 62 000 francs comoriens avait été évoqué, mais aucune mesure concrète n’a suivi. Aujourd’hui encore, une grande partie des salariés survivent avec des revenus bien en dessous du seuil de pauvreté.
À cela s’ajoute la question de la vie chère, qui touche durement les familles comoriennes. Le prix des denrées de base ne cesse d’augmenter, sans que les salaires ne suivent. Les travailleurs voient leur pouvoir d’achat diminuer mois après mois, dans un contexte économique où la spéculation et l’inflation ne sont pas suffisamment régulées.
Le système de retraite constitue un autre point de tension : malgré les prélèvements opérés sur les salaires, de nombreux retraités se retrouvent sans pension, car les employeurs – y compris dans le secteur public – ne versent pas toujours les cotisations à la caisse nationale. Une situation alarmante, qui jette une ombre sur l’avenir de milliers de travailleurs.
Face à ces problématiques, les syndicats appellent à plus qu’un simple geste symbolique. Le 7 juillet prochain, au lendemain de la fête de l’indépendance, une mobilisation nationale est annoncée pour réclamer des actions concrètes : instauration du SMIG, régularisation des pensions, et lutte contre la cherté de la vie.
En ce 1er mai 2025, la Fête du Travail est donc moins un jour de réjouissance qu’un rappel amer des promesses non tenues. Les travailleurs comoriens attendent des réponses, mais surtout, des actes.
ANTUF Chaharane
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