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Faut-il changer la Constitution à la veille des élections présidentielles ?

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La constitution de l’Union des Comores a été changée après un référendum en 2009 sur initiative présidentielle. L’idée était notamment d’harmoniser les différents mandats des élus et supprimer les conflits de compétences entre les pouvoirs insulaires et l’Union tout en prolongeant le mandat du président a 5 années au lieu de 4 années. Faut-il changer la Constitution en considérant que soit les Institutions de la République sont inadaptées soit les textes pas suffisamment clairs en les rendant boucs émissaires des maux et fléaux de la société comorienne tout en occultant les actions des gouvernants passés et présents ?

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Le débat est ouvert. Pour ma part, je réfuté cette fuite en avant, cette stratégie fallacieuse consistant à jouer les autruches par lâcheté ou avidité du pouvoir en accusant les Institutions et les textes déjà mis en application à moins de 6 mois de nouvelles élections. Chacun est certes libre d’agir à sa guise mais il convient de rester lucide dans la sauvegarde de la Nation. L’actuel gouvernement comme les anciens devront présenter leurs bilans et trouver des solutions durables aux problèmes quotidiens de la population notamment au niveau de la santé, l’électricité, l’éducation et la régularité de paiement des traitements et salaires des agents publics.

Le manquement de lisibilité, de pédagogie et de communication des gouvernements successifs constitue un handicap colossal pour le régime en place sans nier les problèmes cités plus hauts. Pourtant des réformes durables ont été engagées dans certains domaine comme la formation professionnelle, en termes de réformes financières et économiques à l’exemple de la facilitation des affaires avec l’ANPI, la centralisation des recettes publiques, la consolidation des fonds des infrastructures routières avec le FER, l’énergie au fioul, l’achat d’un avion, etc….Certes ces réformes sont loin de suffire et des mesures urgentes pour résoudre les problèmes de délestages électriques, essentiel pour développer un pays, d’eau et de santé publiques sont attendues par la population.

En ce qui me concerne, je considère que ce ne sont pas les Institutions qui font défaut mais bien l’action publique des gouvernants passés et présents. Quant à la tournante, la Cour constitutionnelle devra assumer ses responsabilités et trancher les questions et valider ou non les candidats de toute personne qui posera sa candidature au moment venu. S’engager dans une tentative aventureuse de changer la constitution pour plaire à certains dans un sens où dans l’autre alors que la Cour constitutionnelle est en capacité de décider et de trancher sur le débat politique des candidatures constitue une action peu sage alors que le prochain président pourra parfaitement engager un tel procédé dans la sérénité si cela s’avère nécessaire après décision de la Cour constitutionnelle. Changer des règles avant toutes élections constitue une aventure qui engagera les auteurs en renvoyant ces derniers une image d’avidité de pouvoir.

Chacun devra assumer ses responsabilités. La Cour Constitutionnelle Comorienne est en capacité de trancher avec lucidité et responsabilité. Nous devrons respecter ses décisions car elle est le juge en dernier ressort et ses prises de positions ne sont susceptibles d’aucun recours. Les démocrates comme les patriotes se doivent de la respecter car personne n’est au dessus de la loi et de la Constitution de la République de l’Union des Comores.

Darchari MIKIDACHE

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