Les espoirs de Fatima A., 46 ans, de retrouver sa famille aux Comores s’amenuisent. Depuis plus d’un an, cette mère de famille originaire de Mdé (Bambao) croupit dans la prison d’Antanimora, à Antananarivo, malgré les démarches répétées de Moroni pour obtenir sa libération.
Tout commence le 1er juillet 2023, lorsque la quadragénaire, en convalescence après une opération chirurgicale, s’apprête à embarquer à l’aéroport d’Ivato pour regagner Moroni. Mais au moment d’embarquer, un certain Ramanjisoa Dhoimir, Malgacho-Comorien aujourd’hui en fuite, lui confie un nourrisson. Les autorités malgaches découvrent de faux papiers désignant Fatima comme la mère de l’enfant. L’accusation de trafic d’enfants tombe immédiatement.
Depuis, Fatima clame son innocence, affirmant avoir été piégée par Dhoimir, présenté comme un faussaire notoire à Antananarivo, soupçonné de trafic de visas et de faux documents. « Mon état de santé ne me permettait pas de voyager avec un bébé », a-t-elle écrit dans un courrier adressé au ministère comorien de la Justice.
Le 15 avril 2024, son procès aboutit à une lourde condamnation : cinq ans de prison ferme pour « traite de personnes et association de malfaiteurs ». Un verdict jugé sévère par ses soutiens, d’autant que Madagascar refuse d’accorder une mesure de clémence en raison de sa nationalité étrangère.
Moroni n’a pourtant pas ménagé ses efforts. Le président Azali Assoumani a même accordé une grâce présidentielle à une ressortissante malgache le 6 juillet dernier, espérant un geste réciproque. Mais Antananarivo reste inflexible.
À ce jour, la seule option envisagée demeure l’extradition, objet de discussions diplomatiques intenses entre les deux capitales. En attendant, Fatima A. reste derrière les barreaux, symbole d’un bras de fer judiciaire et politique entre les deux pays voisins.
IBM


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