
Les contre-mesures annoncées par la Chine à la suite de l’imposition de nouveaux droits de douane par les États-Unis résonnent comme un cri d’alerte dans un monde de plus en plus en proie à l’égoïsme économique. En réponse à des tarifs punitifs pouvant atteindre 245 %, imposés sous l’impulsion de l’administration Trump, Pékin ne se contente pas de protester. Elle dénonce fermement une stratégie américaine jugée destructrice, contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et dangereuse pour l’équilibre économique mondial.
Derrière les discours protectionnistes de Washington, c’est une logique d’intimidation économique qui se dessine. Une politique qui, loin de défendre les intérêts globaux ou même ceux des citoyens américains, s’inscrit dans une dynamique unilatérale, où la loi du plus fort prime sur les principes de coopération.
L’ex-président Donald Trump justifie ces mesures par la nécessité de protéger les travailleurs américains. Mais les faits, eux, racontent une autre histoire. Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor, qualifie cette politique de « suicidaire » : selon ses estimations, les familles américaines pourraient perdre jusqu’à 300 000 dollars par an à cause de ces taxes. Les classes populaires, censées être les principales bénéficiaires, se retrouvent en réalité encore plus fragilisées.
Pour l’économiste Jeffrey Sachs, le déficit commercial que Trump brandit comme un symbole de la faiblesse américaine n’est pas le fruit de manipulations étrangères. Il résulte plutôt d’un modèle économique déséquilibré, gangrené par des décennies de dépenses inconsidérées, de baisses d’impôts inégalitaires et d’interventions militaires coûteuses. Ce n’est donc pas la Chine, ni les autres partenaires commerciaux, qui exploitent le système : c’est l’Amérique elle-même qui s’enfonce dans ses propres contradictions.
Dans ce contexte, la position de la Chine prend tout son sens. Pékin plaide pour un retour au multilatéralisme, à la justice commerciale et à la coopération entre nations. Un appel à l’unité face à une dérive inquiétante. Le monde n’a pas besoin de nouvelles barrières douanières : il a besoin de passerelles économiques, de dialogue et d’équilibre.
Alors que les tensions s’exacerbent, la Chine pourrait bien trouver un écho favorable auprès des nations attachées à un commerce international plus juste et plus stable. Dans ce combat, elle ne défend pas seulement ses intérêts : elle défend une certaine idée de l’ordre mondial.
IBM
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