
Ces dernières années, les îles de l’Union des Comores ont été témoins d’une prolifération rapide de cliniques privées, émergeant comme des champignons après la pluie. Cependant, cette croissance exponentielle ne semble pas apporter de solution significative aux problèmes de santé qui touchent la population. En effet, l’accès à certaines de ces cliniques privées est devenu difficile, voire impossible, dans des situations où la gravité du patient nécessite une prise en charge rapide et efficace.
Pour mieux comprendre cette situation préoccupante, nous nous sommes entretenus avec El Habib Ben Ali Feni, l’inspecteur régional de la santé. Selon lui, la prolifération de ces cliniques non réglementées est devenue alarmante. Une équipe nationale a mené une enquête sur le terrain, identifiant les problèmes et recensant les structures de santé en place. Après une évaluation minutieuse, il est prévu de réglementer ces cliniques afin d’assurer une norme minimale de qualité et de soins pour les patients.
Le Dr. Ben Ali explique que les critères pour exploiter une clinique privée sont essentiels pour garantir la sécurité des patients. Outre le dossier requis auprès des autorités sanitaires, il est crucial pour une clinique de disposer d’un plateau technique adéquat et d’un médecin spécialiste correspondant aux services offerts. Ces conditions, bien que raisonnables, ne sont pas toujours respectées, notamment dans certaines cliniques à Anjouan, où l’accessibilité est un défi majeur.
« Avoir seulement quelques petites pièces ou chambres, souvent situées à des endroits inaccessibles, suffit parfois pour ouvrir une clinique », souligne le Dr. Ben Ali. Cette approche laxiste, basée sur les relations personnelles, l’influence ou même des diplômes parfois non pertinents, a conduit à l’ouverture de cliniques dans des zones où la sécurité des patients est compromise.
À l’heure actuelle, de nombreuses cliniques, cabinets médicaux et dépôts pharmaceutiques opèrent temporairement en attendant les résultats des études menées par l’inspection nationale de la santé, basée à Moroni. Le Dr. Ben Ali souligne que chaque structure sera informée des normes qu’elle doit respecter dans les prochains jours. Il exhorte les propriétaires de ces établissements de santé à soumettre leurs dossiers à l’inspection régionale pour une homologation rigoureuse.
Soibah Said
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