Au début, le camp présidentiel parlait des manifestations comme étant un épiphénomène qui ne durerait pas. Pourtant dimanche après dimanche, ils sont toujours là. Sous le soleil, comme sous la pluie, ils ont battu le pavé. Même le jour de la Eid , ils ont répondu présents. Une détermination à toute épreuve qui force le respect.
Hier, la marche de diaspora à Paris de la place de la République jusqu’à Stalingrad, a rassemblé un grand nombre de Comoriens malgré les températures glaciales qui atteignaient à peine 6 degrés. Réchauffé par la flamme du patriotisme, les manifestants ont réitéré leur rejet de la dictature instaurée aux Comores.
Un jeune Franco-Comorien a rappelé à Macron, qu’au moment de glisser un bulletin dans les urnes, les Français d’origine comorienne n’oublieront pas qui soutient le dérives autoritaires aux Comores.
A quelques jours, de la conférence des partenaires d’Azali à Paris, cette mobilisation tombe à point nommé. Elle permet de faire comprendre au monde la nature, autocratique, liberticide et antidémocratique du pouvoir en place à Moroni.
Je l’ai déjà dit et je le répète la diaspora est la seule véritable force d’opposition. Elle fait à l’étranger le travail que les soit-disant opposants sont sensés faire sur le terrain. Malheureusement ce relais au pays, n’est pas assuré et cette absence de continuité, de passerelles, sape les efforts sincères de la Diaspora.
Sur place, aux Comores l’opposition ne soutient pas par des actes concrets, cette ferveur de la diaspora. Les opposants sont aux abonnés absents. Nous assistons à une dangereuse unipolarisation de la vie politique autour de la mouvance présidentielle.
La priorité de la diaspora anti-Azali devrait désormais être créer des ponts, des passerelles, des relais entre leur mouvement et le terrain, autres que cette opposition moribonde.
Un hommage spécial à l’infatigable Mohamed Elarif Saadi, une des têtes pensantes de ce mouvement. Par le zèle et la passion qu’il met dans la lutte, il est entrain d’écrire son nom en lettres d’or dans les livres d’histoire des Comores. Je suis souvent en désaccord avec lui, sur les méthodes, mais il a toujours eu l’intelligence d’écouter les voix divergentes et en débattre sereinement. Un vrai démocrate.
Al Comorya
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