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Dialogue national : Msaidie rassure Mouigni Baraka qui se méfie d’Azali

Alors que le chef de l’État invite les forces vives de la nation à un dialogue national, l’opposant Mouigni Baraka Said Soilihi n’a pas tardé à réagir pour montrer sa « méfiance » vis-à-vis du chef de l’État. Une position qui n’a pas laissé le porte-parole indifférent. En effet Houmed Msaidie se pose médiateur officiel du gouvernement, quand on sait que Bolero a pris son bâton de pèlerin pour la même cause, depuis plusieurs semaines déjà.

Le 7 juillet dernier, au lendemain de la célébration du 46e anniversaire de l’indépendance, le président du Conseil national de transition Mouigni Baraka Said Soilihi s’est adressé à la population, à travers quelques médias depuis son domicile de Ntsoudjini, au nord-est de la capitale fédérale. Sans doute l’ancien gouverneur de Ngazidja a-t-il tenu à répondre le chef de l’État qui, lors de son discours du 6 juillet, a appelé les forces vives à un dialogue national pour dit-il réussir « à transcender nos différences et à relever les défis auxquels notre pays fait face » au nom de « la paix, la sécurité et la stabilité ».

« Il est vrai que j’ai échangé avec Boléro sur la question du dialogue national. Il m’a fait comprendre qu’il a discuté avec Azali pour une éventuelle table ronde. Mais je ne fais pas confiance à Azali. Je reste convaincu qu’il est animé de mauvaise foi. L’opposition a demandé à ce que la communauté internationale parraine ce dialogue, ce qui ne risque pas d’arriver », s’explique celui qui a en mémoire le dialogue qui a été conduit par l’Union Africaine, avant les élections anticipées de mars 2019, à la demande du gouvernement comorien.

« Ces discussions n’ont pas apporté les fruits escomptés. Les conclusions sont jetées aux oubliettes. Tout le monde connait la vérité des élections de 2019. Cette fois, nous ne pouvons pas accepter qu’Azali patronne un dialogue », insiste celui pour qui l’on ne peut pas parler de dialogue « alors que des politiciens sont encore en prison ». Très vite, le porte-parole du gouvernement Houmed Msaidie s’est posé en médiateur dans cette affaire qui semble intéresser le chef de l’État, acculé sans cesse par ses opposants sur la question de son mandat au-dela de mai 2021.

« C’est son droit de ne pas lui faire confiance mais une chose est sûre : Azali a toujours privilégié le dialogue », apaise Houmed Msaidie, le jeudi 8 juillet. Revenant sur le dialogue conduit par deux émissaire de l’UA en 2019, le porte-parole du gouvernement rappelle qu’ « à chaque fois qu’on essayait d’avancer, ils (les opposants, Ndlr) posaient d’autres conditions ». « Si aujourd’hui le président privilégie le dialogue, c’est parce que c’est le même Azali qui pense toujours à la paix et donc à la nation », poursuit celui pour qui si on parle de présidentielle en 2024, « c’est bien grâce au dialogue »…

Mouigni Baraka avait pris la fuite le 6 juillet 2020 alors qu’il était recherché par la justice. Sorti de sa tanière quelques mois plus tard, le parquet de Moroni qui avait hyper-médiatisé cette affaire n’a pas bougé le petit doigt alors que les charges n’ont pas été abandonnées. Le président du Conseil national de transition ne cesse pas de surprendre puisqu’il aurait donné à Boléro son accord de principe pour le dialogue. Mais entre le discours officiel et la réalité, il y en a qui s’en sortent avec habileté. Du moins le croient-ils…

Andjouza Abouheir / LGDC

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