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Des fonctionnaires contraints de se battre dans des files interminables pour toucher leur salaire à la BPC

 

Depuis plusieurs jours, les fonctionnaires comoriens, notamment ceux de Mohéli et Anjouan, vivent un véritable calvaire pour percevoir leur salaire auprès de la Banque Populaire des Comores (BPC), ex-SNPSF. Files d’attente interminables, bousculades, cris, tensions : la scène évoque plus une émeute qu’un simple retrait bancaire. À Fomboni, certains agents ont dû patienter jusqu’à deux jours pour espérer accéder à un guichet.

 

Malgré un système mis en place pour collecter les pièces d’identité la veille, censé permettre un passage prioritaire le lendemain, la réalité sur le terrain reste chaotique. Les privilégiés bénéficiant de relations internes à la banque passent en priorité, laissant les autres attendre indéfiniment, dans la colère et l’incompréhension. La situation a fini par dégénérer : des affrontements ont éclaté, forçant l’intervention des forces de l’ordre pour calmer la foule.

 

À Anjouan, Ahmed Kassim, directeur régional de la BPC, a reconnu les difficultés. Il évoque une amélioration progressive, grâce à l’ajout de nouveaux guichets et à la mise en place d’un logiciel censé fluidifier les opérations. À Mohéli, même l’imam de la mosquée de Mouzdalifa a dénoncé ce « calvaire » durant le prêche du vendredi. Le contraste est flagrant : autrefois, la banque comptait plusieurs agences et guichets automatiques (GAB) répartis sur l’île ; aujourd’hui, tous les fonctionnaires sont concentrés sur les trois guichets de Mdjawaché à Fomboni.

 

La transition de la SNPSF vers la BPC semble avoir été mal préparée. « Plus de découvert, plus de prêts, tous les petits avantages d’autrefois ont disparu », déplore un retraité venu de Mutsamudu. Epuisés, certains agents ont même dû rompre leur jeûne sur place, tant les files s’éternisaient jusqu’à la nuit.

 

Face à cette gestion désastreuse, de nombreux fonctionnaires ont déjà quitté la BPC pour rejoindre d’autres établissements comme la BIC ou Exim Bank. Une véritable hémorragie qui interroge sur l’avenir de cette institution encore jeune. Si la BPC annonce la mise en place prochaine de nouveaux GAB pour désengorger ses agences, la confiance des usagers, elle, est loin d’être rétablie.

ANTUF Chaharane 

 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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