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Covid-19 : À Anjouan, une crainte de la stigmatisation

La publication du bulletin d’informations sur le Covid-19 en date du 06 mai dernier semble avoir crée un climat de peur, entre stigmatisation et frayeur chez les taximan opérant sur la ligne Ouani-Mutsamudu (aéroport). Ils ont décidé de ne plus transporter des passagers en provenance de Moroni.

Depuis mercredi, les chauffeurs de taxi de Mutsamudu appliquent à la lettre les mesures limitant à trois les passagers à bord. Les passagers en provenance de Ngazidja sont devenus les premières cibles des ces taximan. Selon eux, les autorités sanitaires continuent de mentir sur la gestion de l’épidémie. « Il y a eu plus de victimes du Coronavirus à Ngazidja mais les autorités ne disent pas la vérité », lance un chauffeur de taxi. Les taximan refusent déjà de transporter des passagers sans le port du masque. « La confiance est consommée et consumée. On voit ce qui se passe chez les grandes puissances. Donc, pas question de monter à bord de ma voiture sans le masque », avertit Toildine Hassane.

D’autres chauffeurs ont acheté du gel hydro-alcoolique et des pulvérisateurs pour désinfecter les clients. « J’ai acheté ce produit pour me protéger et protéger le client. Si le client refuse, je ne l’amène pas. En plus, il est obligatoire de porter son masque comme moi sinon il ne montera pas dans mon taxi », avance Soiyad, un jeune taximan.

A l’heure où le pays comptabilise 11 cas de Covid-19, on constate une auto sensibilisation très avancée chez les chauffeurs de taxi. « Nous devons mener la lutte en renforçant les mesures préventives », poursuit-il.

Pour les transports en commun de la ville de Domoni, les mesures prises par le gouvernement pour limiter le nombre de passagers à 8, le choix a été de ranger les véhicules devant les agences de micro-finances où ils ont emprunté l’argent pour acheter leurs véhicules. Pour le trajet Bandrani-Sima, les chauffeurs ont décidé de doubler le tarif. « On paie 1000 FC pour le trajet Sima-Mutsamudu au lieu de 500 FC. On n’a pas le choix car on doit venir travailler », confirme un confrère de l’ORTC.

Nabil Jaffar / LGDC

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