En ce moment

Couvre-feu : une élève blessée lors d’une course-poursuite

Cette élève de la classe de terminale courait dans tous les sens pour échapper aux gendarmes qui l’avaient poursuivie, alors qu’elle revenait d’un cours de soutien avec ses copines.

Des gendarmes qui conduisaient une voiture banalisée traversaient Nioumadzaha Bambao le soir du dimanche 14 mars quand ils sont tombés nez à nez avec des adolescentes, élèves de la classe de terminale, qui revenaient d’un cours de soutien dans un établissement scolaire à quelques encablures de la route nationale. Il était plus de 20h (le couvre-feu décrété sur l’ensemble du territoire national commence à partir de 20h00, Ndlr). Le véhicule, une Renault Megane de couleur blanche selon les témoins oculaires, s’est arrêté au niveau du groupe d’adolescentes. Elles ont vite réalisé que les hommes en tenue militaire à l’intérieur du véhicule étaient là pour elles. Cela va sans dire mais cela va mieux en le disant, elles ont pris la poudre d’escampette. Au moins un gendarme les a poursuivies dans ce coin sombre du village.

Il est revenu bredouille ou presque. En fait il avait récupéré le sac à dos d’une des adolescentes qui s’en était débarrassée, ses chaussures y compris d’ailleurs, pour pouvoir courir plus vite. Un autre gendarme tenait avec lui une autre adolescente qui n’avait pas pris la même direction que ses copines. Cette demoiselle âgée 19 ans était sur le point d’être embarquée dans le véhicule quand un quadragénaire qui a assisté à la scène s’est interposé avec toute son énergie pour la faire relâcher. Il n’a pas fait chou blanc, fort heureusement.

Élément troublant dans cette histoire, ces gendarmes qui travaillent pour la brigade sise à Mitsoudje, localité limitrophe, auraient croisé sur leur chemin un groupe de jeunes hommes trainant au bord de la route qu’ils ont ignorés pour venir s’arrêter à une centaine de mètres, pourchasser ces jeunes filles. Ces jeunes hommes qui ont accepté de témoigner, se disent tous « étonnés » de n’avoir pas eu maille à partir avec les hommes en treillis alors que, toujours selon eux, « il est impossible qu’ils aient pu traverser [la route] sans nous avoir vus, à moins qu’ils dormaient tous, le chauffeur y compris ».

Au moment où nous l’avions contacté, le commandant de ladite brigade avait déclaré n’avoir reçu aucun compte-rendu de la mission de contrôle menée par ses hommes ce soir-là, et admet qu’il leur arrive de « réquisitionner » un véhicule civil « pour les besoins de [leurs] missions ». Notons qu’une élève s’est blessée au niveau de la jambe pendant cette course-poursuite nocturne.

TM / LGDC

Comoresinfos est un média qui a vu le jour en avril 2012 et qui depuis lors, prône l'indépendance éditoriale. Notre ferme croyance en l'information de qualité, libre de toute influence, reste un pilier essentiel pour soutenir le fonctionnement démocratique.

Soyez le premier à réagir

Réagissez à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


error: Content is protected !!