Vingt-six personnes ont été condamnées jeudi soir par le tribunal des flagrants délits en Côte d’Ivoire. Elles étaient accusées de trouble à l’ordre public après avoir participé à un rassemblement de soutien à Damana Pickass, secrétaire général du parti d’opposition PPA-CI, lors de sa convocation devant un juge d’instruction le 24 février dernier. La procureure a rappelé que cette convocation était personnelle et n’aurait pas dû donner lieu à un attroupement. Elle a dénoncé une campagne sur les réseaux sociaux appelant les soutiens de Pickass à converger vers le cabinet du juge afin de faire pression sur lui.
La défense s’est dite surprise et déçue par la décision du tribunal et a évoqué un procès à coloration politique. « C’est inacceptable », a déclaré Maître Sylvain Tapi, l’avocat des condamnés. « Je n’ai jamais vu qu’on puisse condamner quelqu’un à une peine de prison sans qu’il y ait eu d’infraction pénale. Les personnes condamnées sont toutes membres du PPA-CI, excepté une personne qui a été acquittée. Nous envisageons de faire appel dans les prochaines semaines », a-t-il ajouté.
Les 26 personnes ont été condamnées à deux ans de prison ferme, à l’exception de l’acquitté. Le jugement est considéré comme sévère par les défenseurs des droits de l’homme et de la liberté d’expression.
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