Dans un entretien accordé à nos confrères d’Al-Watwan, le directeur général de l’opérateur historique défend sa stratégie d’investissement malgré les critiques sur la qualité du service
Tandis que les plaintes se multiplient sur les dysfonctionnements du réseau mobile, Comores Télécom annonce le lancement imminent de la 5G. Une décision qui intrigue, voire inquiète, dans un contexte où de nombreux usagers peinent à bénéficier d’un service stable. Interrogé par nos confrères du journal Al-Watwan, le directeur général de l’opérateur historique tente de rassurer.
Il reconnaît d’emblée que “les dernières semaines ont été marquées par une disponibilité très limitée du service dans certaines zones”, une situation qu’il attribue à des coupures répétées du courant électrique fourni par la Sonelec. “Plusieurs de nos groupes électrogènes, vieillissants, sont tombés en panne. Et pendant que nous intervenions sur un site, un autre rencontrait des problèmes similaires. Cela a amplifié les perturbations.”
En réponse, Comores Télécom affirme avoir lancé une série d’actions correctrices : remplacement progressif des générateurs défectueux, révision du parc solaire, et renouvellement des batteries usagées.
Malgré ce contexte difficile, l’entreprise annonce l’arrivée de la 5G dans le courant du trimestre. Le directeur explique qu’il s’agit d’une technologie de rupture offrant des débits plus élevés et une latence réduite. Elle vise à répondre aux besoins croissants des entreprises, notamment en matière de vidéosurveillance ou d’interconnexions bancaires. “La 5G permettra d’assurer une connexion fluide et stable, ce que les professionnels attendent”, insiste-t-il.
Face aux critiques sur des investissements jugés précipités, alors que les transitions 3G, 4G et 4.5G n’ont pas toujours été synonymes d’amélioration, le responsable se veut pragmatique. “La technologie évolue rapidement, et nos clients – notamment ceux de la diaspora – comparent notre service à ce qu’ils connaissent ailleurs. Nous devons suivre ce rythme.” Il souligne néanmoins que ces efforts sont souvent compromis par le vandalisme des infrastructures, notamment la fibre optique, qui plombe la rentabilité attendue du réseau Backbone.
Côté finances, Comores Télécom affiche un chiffre d’affaires en progression à la fin de l’année 2024. Cette hausse est liée à une meilleure stabilité du réseau, mise en œuvre dès sa prise de fonctions début 2024, à travers une stratégie de modernisation interne et une concentration sur le projet FMC (Fixe-Mobile Convergent).
Enfin, interrogé sur l’absence remarquée d’une partie du personnel lors de la cérémonie de présentation du bilan annuel – absence qui a interpellé jusqu’au ministre des Télécommunications – le directeur écarte l’idée d’un mouvement de contestation. “Cet événement était destiné aux partenaires extérieurs. En interne, nous avons instauré un forum où chaque employé peut s’exprimer librement, quel que soit son rang.”
Alors que la 5G s’annonce aux Comores, les attentes sont nombreuses. Mais les usagers espèrent, avant tout, voir la qualité du service enfin au rendez-vous.
ANTUF Chaharane
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