
La Chambre anti-corruption des Comores a officiellement prêté serment, marquant le début d’une campagne ambitieuse contre la corruption dans le pays. Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi, les cinq membres de la Chambre, dirigés par la présidente Fahamoe Youssouf, ont promis de mener une lutte sans relâche contre ce fléau qui gangrène la société comorienne.
Occupant actuellement la 162ème place sur 180 dans le classement 2023 de Transparency International, l’Union des Comores se trouve face à un défi titanesque. La présidente, experte-comptable de formation, a souligné l’importance de la déclaration de patrimoine pour les responsables occupant des postes clés, conformément à l’article 6 de la loi sur la prévention et la lutte contre la corruption, adoptée en juin 2023. Cette loi impose des délais stricts pour la soumission des déclarations, avec des sanctions prévues en cas de non-respect.
Interrogé par nos confrères d’Alwatwan, Mohamed Youssouf Hamadi, membre de la Chambre, a comparé la corruption au Covid-19, la qualifiant de « maladie dangereuse et contagieuse » qui affecte particulièrement les pays pauvres. Il a insisté sur la nécessité d’une prise de conscience collective et d’une collaboration entre l’État, les citoyens et les médias pour lutter efficacement contre ce phénomène. Un autre membre, Ahmed Mohamed Allaoui, a exprimé l’objectif de faire passer les Comores de la catégorie 3 à la catégorie 2 du classement de Transparency International d’ici 2030.
Bakar Nomane Mohamed, également membre de la Chambre, a rappelé que tout citoyen, qu’il soit anonyme ou non, peut dénoncer les actes de corruption par courrier adressé directement à la présidente de la Chambre. Les membres de la Chambre, bénéficiant d’un statut d’officiers de police judiciaire, mènent des enquêtes et transmettent les dossiers avérés au parquet, avec la possibilité d’en faire une large communication publique.
Ce serment marque une étape cruciale dans la lutte contre la corruption aux Comores, avec un appel clair aux citoyens à s’engager activement en dénonçant les pratiques corrompues, contribuant ainsi à renforcer la transparence et la bonne gouvernance dans le pays.
Saïd Hassan Oumouri
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