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Bayrou est venu nous manquer de respect » : un Maoré exprime sa colère à la télévision française

 

Le 30 décembre 2024, le Premier ministre François Bayrou s’est rendu à Mayotte, quelques semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido, qui a causé d’importants dégâts et laissé des milliers de familles sans abri. Cette visite, loin de rassurer les habitants, a déclenché une vague d’indignation parmi les Maorés, qui dénoncent un manque de considération et de respect de la part du chef du gouvernement.

Dès son arrivée, François Bayrou a été interpellé par des militants cherchant à lui parler directement pour exposer leurs préoccupations. Cependant, le Premier ministre a refusé de les entendre, ce qui a suscité colère et frustration. Une militante, particulièrement remontée, a dénoncé son attitude :

« Bayrou est venu ici comme un touriste. Nous, ce qu’on veut, c’est qu’il nous écoute et qu’il entende nos problèmes. On lui a envoyé des courriers, mais nous n’avons reçu aucune réponse. »

Elle a également critiqué la réponse jugée floue et insuffisante de François Bayrou concernant la reconstruction des logements détruits par le cyclone. Selon elle, le Premier ministre s’est contenté de déclarer : « On verra, on y réfléchira », ce qui, pour les habitants, équivaut à laisser les bidonvilles se reconstruire, les exposant à de nouveaux dangers. La militante a rappelé que ces habitations précaires constituent une menace mortelle en cas de nouveau cyclone.

Autre source de colère : le manque de secours effectifs depuis le 14 décembre. Selon plusieurs habitants, aucune véritable opération de recherche n’a été menée pour vérifier s’il restait encore des victimes sous les décombres laissés par le cyclone. « C’est comme si les morts ne comptaient pas. Qui sait combien de personnes sont encore enterrées sous les ruines ? », s’interroge-t-on.

La colère s’est également exprimée sur les plateaux télévisés, notamment sur BFM TV, où une Maoré a critiqué une déclaration de François Bayrou comparant la reconstruction de Mayotte à celle de Notre-Dame de Paris.

« Comparer une île, avec tout ce qu’elle représente – ses habitants, sa vie, ses espoirs – à un monument de pierre, c’est insultant. Ce n’est pas la même chose. Ici, on parle d’êtres humains, pas de pierres. »

Le Premier ministre, déjà accusé d’avoir tardé à se rendre sur place, est également critiqué pour avoir privilégié ses responsabilités de maire de Pau plutôt que de répondre immédiatement à l’urgence à Mayotte. Cette décision a ravivé les tensions, d’autant plus que Bayrou a justifié son absence initiale en affirmant qu’il n’était « pas d’usage que le président de la République et le Premier ministre quittent en même temps le territoire national ». Une déclaration perçue comme une exclusion de Mayotte du territoire français.

Pour les Maorés, ces propos et ce refus de dialogue illustrent un mépris envers leur situation. « On se sent abandonnés. Nous sommes des citoyens français, mais on nous traite comme des citoyens de seconde zone. »

La visite de François Bayrou, loin d’apaiser les esprits, a laissé un sentiment amer parmi les habitants de l’île, qui espèrent désormais une réponse concrète et rapide à leurs besoins essentiels.

Said Hassan Oumouri 

 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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