
Le journaliste Abdou Moustoifa, correspondant de Reuters aux Comores, a été placé en garde à vue ce matin à la gendarmerie de Moroni. Il s’y est rendu après que des gendarmes étaient allés le chercher la veille à son lieu de travail, Al-Watwan, sans toutefois le trouver sur place.
Cette arrestation intervient après la publication par Reuters d’un article dans lequel Moustoifa rapportait les propos du président Azali Assoumani tenus lors d’un déplacement à Mohéli.
« Je placerai mon fils pour me remplacer à la tête de l’État et du parti. »
Une déclaration qui a aussitôt déclenché une vague d’indignation au sein de la population comorienne et parmi l’opposition, dénonçant une volonté de transmission héréditaire du pouvoir.
Le parti présidentiel a pourtant déclaré ne pas vouloir déposer plainte contre le journaliste. Des observateurs estiment que cette arrestation pourrait être une manœuvre d’intimidation visant à dissuader les journalistes de publier des articles critiques sur le régime. D’autres soulignent que la diffusion de ces propos par Reuters a mis le gouvernement sous pression.
Face à la polémique grandissante, le camp présidentiel a réagi en affirmant que les propos d’Azali Assoumani avaient été mal interprétés. Un communiqué a été publié pour préciser :
« Le président n’a jamais déclaré vouloir instaurer une succession dynastique. Ses propos ont été sortis de leur contexte. Il a simplement voulu exprimer son souhait de voir une nouvelle génération de leaders émerger, dont son fils fait partie. »
Misbah Said
Réagissez à cet article