L’assemblée des notables du village de Batsa, dans la région d’Itsandra à la Grande Comore, a pris une décision surprenante : infliger une amende à tous les hommes du village qui épousent une femme d’un autre village. Cette décision a suscité des réactions mitigées sur internet, certains la trouvant drôle tandis que d’autres la critiquaient comme discriminatoire. Cependant, pour ceux qui connaissent la sociologie comorienne, l’endogamie villageoise et régionale est courante. La plupart des villages encouragent les unions entre personnes du même village, et même le « grand mariage » coutumier doit souvent être célébré avec une personne du même village.
Le chanteur Salim Ali Amir avait abordé ce sujet dans une chanson des années 2000, jouant le rôle d’un homme marié à une femme d’un autre village et devant accomplir son « grand mariage » avec une femme de son propre village. La chanson avait rencontré un grand succès car elle reflétait la réalité sociale de la Grande Comore.
Il y a quelques années, la ville de Moroni avait refusé, dans un pacte, que des personnes étrangères, c’est-à-dire ne venant pas des Comores, célèbrent le « grand mariage » à Moroni.
La décision du village de Bastia a été connue du grand public grâce à une vidéo diffusée sur internet où l’on voit un notable annoncer à l’assemblée la décision d’interdire aux hommes les mariages avec des femmes d’autres villages. Dans les commentaires sur internet, une personne se demande pourquoi ceux qui ont passé des dizaines d’années en France n’évoluent pas, et une autre lui répond en citant un dicton : « Le séjour dans l’eau ne transforme jamais un tronc d’arbre en crocodile.
ANTUF Chaharane
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