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Affaire Sambi « 5 ans sans être jugé, une forte inquiétude »

Anissi Chamsidine, gouverneur de l’île d’Anjouan, a lors d’une conférence de presse à Dar Nadja le 22 août dernier, abordé avec inquiétude le dossier Sambi. Le chef de l’exécutif de l’île déclare que « dans un pays qui a des juges, des instances judiciaires, mais où on arrive à enfermer un citoyen, durant plus de quatre ans sans jugement, c’est une forte inquiétude pour aujourd’hui et demain ».

21 août 2018, 21 août 2022, cela fait jour pour jour quatre années depuis que l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est privé de sa liberté, et placé en détention provisoire. Les 1460 jours d’emprisonnement sans procès de ce citoyen et non moins personnage politico-religieux charismatique, n’ont pas laissé le Gouverneur Anissi insensible. « J’ai vu dans les réseaux sociaux que ce lundi 22 août, commence la cinquième année depuis le placement en détention de l’ancien président Sambi. La population se demande le pourquoi puisque nous avons une justice, nous avons des juges ayant juré au nom d’Allah qu’ils agiront avec impartialité. Nous sommes un Etat qui doit protéger tous les citoyens », avance le gouverneur, qui s’est très rarement exprimé sur ce sujet depuis son ralliement au régime du président Azali. Il se pose même la question du pourquoi « ce citoyen n’est toujours pas jugé », ce qui soulève ces derniers jours une vague de protestation à travers les médias sociaux, tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur.

Le chef de l’exécutif de l’île d’Anjouan dit qu’il n’est pas juge, mais estime que cette situation est très inquiétante pour le pays. « Si on enferme un citoyen durant plus de 4 ans, cela motive mon inquiétude et je vous dis que je suis très inquiet », poursuit-il, tout en rappelant que « nous ne pouvons pas vivre en paix sans équité, ni transparence, ni application de la loi pour tous et pour toutes ». Le gouverneur d’Anjouan semble bien lucide lors de son intervention sur cette affaire Sambi, après avoir rassuré qu’il se porte bien et il est en bonne santé. Il a conclu ses propos sur l’emprisonnement de Sambi en estimant que « nul n’est au dessus de la loi, mais nul ne doit-être exonéré de son application ».

Pour rappel, l’ancien président Sambi, est inculpé et placé en détention provisoire depuis août 2018, dans le cadre de l’affaire de la citoyenneté économique. Il a fut d’abord placé, trois mois plus tôt, en résidence surveillée, sur la base d’une note du ministère de l’intérieur, par mesure administrative, pour « menace à l’ordre public ». Dans une interview publiée récemment par Jeune Afrique, le président Azali Assoumani, a assuré qu’il entend « accélérer le processus » en vue de la tenue avant la fin de cette année 2022, du procès de l’ancien président Sambi.

Nabil Jaffar/LGDC 

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