Opinion: « Lorsque j’entends dire que la jeunesse c’est l’avenir, j’ai juste envie de demander de quoi on parle? »
Interdire Miss Comores aujourd’hui, interdire demain le défilé de mode que les couturiers (ères) proposent pour promouvoir leurs talents, interdire les sorties de plage, interdire… interdire…. Jusqu’où s’arrêtera ce délire? Et je lis par-ci des « je m’en bas les oups, ». Que certains s’en foutent royalement, c’est leur affaire. Mais qu’ils confondent leurs petites phobies personnelles avec un débat de de société, n’est pas responsable. Qu’on aime ou pas le cinéma ou le théâtre, ne justifient pas pour autant que l’on accepte qu’on interdise ces expressions artistiques. L’inacceptable commence là, dans cette intolérance qui se proclame d’archaismes, de cette prétendue culturelle qui se pense comme un bloc de granite. Il y eut l’époque du toirab et de l’igoidou. Nous vivons celle des ukumbi, celle où les hommes ont accepté de laisser les femmes veiller la nuit.
Hé ta hafa ndo ? Va t-on encore interdire cela au nom de » uwo tsi do utamaduni wa hatru? » Et l’on viendra pleurnicher que les jeunes foutent le camp de ce trou où ils n’ont ni place ni considération, où ils ne peuvent plus respirer, créer, s’exprimer? Comme l’on se plaint déjà de la désertification des villages rongés par l’oisiveté, hormis l’occupation des mayeles du dimanche. Lorsque j’entends dire que la jeunesse c’est l’avenir, j’ai juste envie de demander de quoi on parle?
Kamalddine Saindou
miss ngazidja oui wallanifou