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Affaire Hikima : Azali déclare « Il ne faut pas dramatiser, ce n’est pas la première fois qu’un citoyen comorien est assassiné de cette manière. »

 

Lors d’un prêche à Pidjani Domba, dans la région de Mbadjini, le président Azali Assoumani a tenu des propos qui ont choqué l’opinion publique. Alors que les Comoriens sont encore sous le choc du meurtre brutal de la jeune Hikimata, le chef de l’État a déclaré :

« Il ne faut pas dramatiser, ce n’est pas la première fois qu’un citoyen comorien est assassiné de cette manière. »

Comme si la répétition d’un crime devait en diminuer la gravité, il a ajouté : « Cette fois-ci, il y a les réseaux sociaux. » Une manière de suggérer que l’indignation nationale ne serait qu’un effet médiatique, et non la conséquence légitime d’un drame insoutenable.

Cette phrase n’est pas anodine. Aux Comores, « Ce n’est pas la première fois » est devenu le mantra de la résignation. On l’entend pour justifier la fraude électorale, la corruption, l’injustice. Désormais, on l’applique aux meurtres. Que restera-t-il de notre capacité à nous indigner lorsque nous aurons normalisé l’horreur ?

Cette formule sert à minimiser le mal et à mépriser ceux qui osent s’indigner. Derrière elle se cache une passivité dangereuse : c’est une invitation à l’inaction. Pourquoi protester si « cela s’est déjà produit avant » ? Pourquoi exiger des réformes si « c’est toujours comme ça » ?

Ce relativisme est un poison. Il transforme l’inacceptable en habitude. Si aujourd’hui, on accepte un crime en disant « Ce n’est pas la première fois », demain, nous détournerons le regard face à pire.

Pourtant, quelques jours plus tôt, à l’occasion de la Journée internationale de la Douane, le président Azali Assoumani adoptait un ton bien différent. Il avait présenté ses condoléances à la famille de Hikimata et promis des sanctions sévères contre ce type de criminalité. Une posture ferme qui contrastait avec ses déclarations désinvoltes à Pidjani Domba.

Cette incohérence alimente la colère et l’incompréhension. Face à une population endeuillée et inquiète pour sa sécurité, le président oscille entre fermeté et banalisation. Mais les Comoriens ne demandent pas des mots contradictoires. Ils attendent des actes.

Refusons d’être gouvernés par la résignation. Si nous nous habituons aux injustices en répétant « Ce n’est pas la première fois », nous finirons par accepter l’inacceptable.

ANTUF Chaharane 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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