
L’affaire dite des passeports, qui a récemment alimenté les débats et les spéculations aux Comores, vient d’être arrêté. La justice a prononcé un non-lieu en faveur de Nassuf Kaissane, directeur de la Sécurité nationale, et de Tajidine Ben Ahmed, secrétaire général du ministère de l’Intérieur, ainsi que deux autres personnes.
Deux volets distincts étaient examinés :
D’une part, la procédure de renouvellement des passeports, initiée dans le cadre d’accords passés sous l’ancien président Sambi avec les Émirats. Après plusieurs semaines d’investigations, les autorités judiciaires ont estimé qu’aucune infraction pénale n’était constituée, justifiant ainsi un non-lieu.
D’autre part, l’interception de vingt passeports comoriens à l’aéroport de Dubaï, une affaire jugée plus sensible : plusieurs individus restent en détention provisoire, l’instruction est achevée et l’affaire attend son jugement.
Mais ce non-lieu soulève plusieurs interrogations : pourquoi une telle rapidité pour blanchir de hauts responsables alors que le climat de suspicion reste fort ? Quelles preuves ont permis de les disculper ? L’opinion publique, laissée dans le flou, est-elle en droit de douter d’une enquête menée jusqu’au bout ?
Surtout, ne cherche-t-on pas à refermer discrètement ce dossier pour éviter d’éclabousser davantage les institutions ? La séparation des responsabilités est-elle sincère ou instrumentalisée pour protéger certaines figures clefs du système ?
IBM
Réagissez à cet article