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Aéroport de Hahaya : le témoignage accablant d’un voyageur comorien, «jeté à terre, blessé, menacé.. »

Désordre, violences, impunité… Le récit poignant d’Ahmed Youssouf, victime du chaos à l’aéroport international Prince Saïd Ibrahim.

Par la rédaction de ComoresInfos


« J’ai voyagé dans des pays pauvres, j’ai vu des galères… Mais ce que j’ai vu ici dépasse l’entendement. »
C’est par ces mots que débute le témoignage d’Ahmed Youssouf, un voyageur comorien encore sous le choc de ce qu’il a vécu récemment à l’aéroport international Prince Saïd Ibrahim, à Hahaya.

Selon lui, la scène relevait plus d’un marché chaotique que d’un point d’entrée international d’un État souverain. Il raconte une atmosphère de confusion totale, un manque d’organisation criant et une foule désespérée poussée dans tous les sens, sans aucune considération pour la sécurité ou la dignité humaine.

« Moi, on m’a poussée comme du bétail. J’ai fini par terre. Une valise m’est tombée sur le pied, je suis blessée. »
Ahmed dénonce l’indifférence glaçante des forces de sécurité présentes sur place. Lorsqu’il s’est tourné vers des policiers pour demander de l’aide, leur réponse a été cinglante : « C’est comme ça ici… »

Un fatalisme qui en dit long sur l’état de délabrement des institutions censées garantir un minimum d’ordre et de protection aux citoyens.

Mais l’humiliation ne s’arrête pas là. Dans son récit, Ahmed rapporte avoir tenté de filmer la scène pour témoigner de cette réalité accablante. Mal lui en a pris. « Un policier m’a forcé à tout effacer. Sinon, il confisquait mon téléphone. »
Une atteinte grave à la liberté d’informer et à la transparence, dans un lieu public, sous les yeux de tous.

Un silence lourd de sens

Ce qui choque encore davantage dans ce témoignage, c’est la présence, passive, de deux figures politiques de l’opposition comorienne. « Ils ont tout vu. Ils n’ont rien dit. Rien fait. Silence complice ? », s’interroge Ahmed avec amertume.

Dans un contexte où la parole politique se fait souvent entendre pour dénoncer les dérives du pouvoir, ce mutisme face à une scène aussi choquante soulève des interrogations. À quoi sert l’opposition si elle ne défend même pas les droits élémentaires des citoyens ?

Indignation et appel à la dignité

Le témoignage d’Ahmed Youssouf, partagé sur les réseaux sociaux, a suscité une vague d’indignation. De nombreux internautes comoriens s’y sont reconnus : certains évoquent des scènes similaires vécues à Hahaya, d’autres dénoncent le manque de réforme, l’impunité, la dégradation continue des infrastructures et des services publics.

« Tsi trawa. Trop, c’est trop. » écrit Ahmed pour conclure. Une phrase lourde de colère, mais surtout de désespoir. Doit-on s’habituer à cette indignité ? Est-ce cela, l’image que les Comores souhaitent donner au monde ?

Le récit d’Ahmed Youssouf n’est pas un simple coup de gueule. Il est un cri d’alarme. Un appel à la réforme, à la justice, et surtout au respect du citoyen comorien. Car au-delà de la honte, c’est la dignité d’un peuple tout entier qui est en jeu.


ComoresInfos continuera de donner la parole à celles et ceux qui refusent de se taire.

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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