
Dans une série de déclarations publiques, Abdallah Agwa a fermement affirmé que les accusations de torture concernant la mort de Fanou sont fondées. Il a déclaré avoir reçu des témoignages directs de la famille de Fanou, détaillant l’état du corps de la victime. « Si quelqu’un a menti ou dit la vérité, c’est bien la famille de Fanou », a-t-il insisté, précisant que c’est de cette famille qu’il a obtenu les informations sur les blessures visibles sur le corps de Fanou.
Abdallah Agwa a également évoqué un précédent impliquant le même journaliste, Nono, et un jeune homme de son village. Selon Agwa, lors des restrictions imposées pendant la période de couvre-feu liée au COVID, son ami avait été arrêté pour avoir violé l’interdiction d’aller à la mosquée. Emmené dans un corps militaire, il aurait été violemment tabassé, prétendument par Lookman, le fils du président. Abdallah rapporte que c’est ce qu’on lui a dit à l’époque, l’incitant à prendre la parole publiquement pour dénoncer les abus.
Cependant, peu de temps après, le journaliste Nono aurait interviewé ce même jeune homme, qui, sous pression, aurait nié avoir été maltraité, y compris par Lookman. « Dans la vidéo de l’interview, on voyait pourtant des blessures visibles sur son visage », a rappelé Agwa, soulignant l’incohérence flagrante de ce démenti forcé.
Pour Agwa, ce même schéma se reproduit aujourd’hui avec la mère de Fanou. Il accuse Nono d’avoir été envoyé pour obtenir une interview mensongère sous la contrainte, afin de faire taire la vérité. Abdallah s’interroge également sur la manière dont Nono parvient à avoir un accès aussi direct à des personnes détenues ou sous pression, renforçant ses soupçons de collusion avec les autorités.
Abdallah a rappelé que, dans l’affaire précédente impliquant son ami, ce dernier avait passé un an en prison avant de pouvoir, à sa sortie, rétablir la vérité. Il avait alors confirmé qu’il avait bien été tabassé, et que l’agresseur était Lookman, le fils du président. Agwa insiste sur le fait que la manipulation médiatique de Nono dans l’affaire Fanou suit exactement le même modèle de déformation des faits.
Saïd Hassan Oumouri
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