La brève interpellation de Said Mzé Dafiné et de Latuf Abdou, deux commissaires de la Ceni, a donné lieu, sur les réseaux sociaux et les places publiques, à un débat autour de l’impartialité des forces de l’ordre. Il faut dire que ces arrestations sont intervenues quelques minutes avant le tirage au sort de l’ordre des candidats sur le bulletin de vote. Si la cérémonie a été quelque peu perturbée, elle a tout de même eu lieu le même jour.
Selon le capitaine Abdallah Ibrahim, point focal de la gendarmerie à la Ceni, ‘‘nous disposions d’une liste des personnes autorisées à accéder aux locaux de la Ceni. Ni Said Mzé Dafiné, ni Latuf Abdou n’y figuraient ; donc ils n’avaient pas le droit d’y entrer au moment où se déroulait le tirage au sort’’. Et de poursuivre : ‘‘lorsque nous leur avons signifié cela à leur arrivée, ils ont commencé à proférer des menaces. Dafiné a clairement dit qu’il y aurait mort d’homme si on ne les laissait pas entrer. Il était donc de mon devoir d’arrêter les deux commissaires, particulièrement Dafiné, auteur de ces propos hautement graves.’’
Interrogé sur l’immunité fonctionnelle dont jouissent les membres de la Ceni, le capitaine Abdallah Ibrahim a indiqué que ‘‘quand il s’agit d’un flagrant délit, l’immunité se perd. C’est la protection et la sécurité qui priment dans ce cas-là, non l’immunité». Il s’est engagé à écrire au président de la Ceni lui demandant ‘‘de traiter en interne ses problèmes avec le reste de ses commissaires afin d’éviter de tels incidents’’.
Nassila Ben Ali / Alwatwan
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