Une petite révolution verte est en marche à Moroni. Dans le quartier d’Irungudjani, l’association ADN (Développons-Nous) a lancé, mardi 17 juin 2025, un ambitieux projet d’agriculture urbaine. Objectif : promouvoir l’autonomie alimentaire, encourager une alimentation saine, et lutter contre la vie chère en milieu citadin.
Fini l’idée que cultiver est réservé aux campagnes. Avec quelques pots sur un balcon, des bidons sur un toit ou un carré de terre devant la maison, les habitants d’Irungudjani vont apprendre à produire leurs propres tomates, persil, salades ou piments. Pour Hadidja Salim, présidente de l’association, ce projet vise à « changer les mentalités face à la dépendance aux produits importés, souvent coûteux et parfois nocifs pour la santé ».
Un projet en trois étapes : sensibilisation, pratique, accompagnement. Après avoir identifié leurs besoins et souhaits en matière de cultures, les habitants recevront la visite de techniciens agricoles qui les aideront à adapter leurs plantations aux espaces disponibles, même réduits.
Ce projet est aussi pédagogique et social. Il sensibilise à l’importance d’une alimentation équilibrée tout en renforçant les liens communautaires. « C’est une manière de répondre à la cherté de la vie tout en apprenant à mieux manger. Produire ses légumes, c’est gagner en dignité », a confié une habitante, motivée par l’initiative.
ADN espère que cette première expérimentation dans Irungudjani fera des émules dans d’autres quartiers de la capitale, voire à l’échelle nationale. L’association mise sur la résilience face à l’insécurité alimentaire dans un contexte où les denrées de base deviennent inaccessibles pour de nombreuses familles.
À Irungudjani, la terre reprend ses droits, même en ville. Et dans les bacs en plastique ou les sacs de culture improvisés, c’est une nouvelle conscience qui germe : celle d’une population urbaine actrice de son alimentation, de sa santé et de son avenir.
ANTUF Chaharane


Réagissez à cet article