Une mystérieuse ponction bancaire secoue l’agence BPC de Mutsamudu. Le mois dernier, Ahmed Zaidou, employé du journal Al-watwan, s’y rend pour retirer son salaire. Mais à sa grande surprise, il découvre qu’une somme de 95 634 francs comoriens a été débitée de son compte, sans avertissement ni justification de la part de la banque. Aucune opération n’avait été effectuée par le titulaire, et aucun prêt en cours ne pouvait justifier cette perte.
Seule opération enregistrée : le dépôt, le 13 mai, d’un chèque émis par la Radiotélévision de Ndzuani (RTN), où collabore Zaidou. Ce chèque avait d’abord été rejeté par la BPC, puis remplacé par un nouveau émis par le Sanduk de Ndzuani. Plus tard, en consultant ses relevés, Zaidou découvre que les 95 634 KMF ont été classés en « commission », sans qu’aucune explication ne lui soit donnée.
Le 17 juin, une mise en demeure est adressée à la BPC, mais sans suite concrète. Trois jours après, un tableau tarifaire justifiant la ponction apparaît soudainement en agence. L’affaire est alors portée devant le tribunal commercial de Mutsamudu, où la BPC ne se présente pas à l’audience du 2 juillet. Le juge des référés, tout en se déclarant incompétent, laisse entendre que l’affaire dépasse ses pouvoirs.
Le conseiller juridique du requérant, Ibraza Omar, dénonce une ponction « illégale » et rappelle que l’article 34 de la loi bancaire impose une information préalable sur toute tarification. Il insiste : « Un usage bancaire ne peut primer sur la loi ».
Ce cas n’est pas isolé : un agent de l’État à Mwali avait déjà subi un sort similaire en 2024. La confiance dans les pratiques de la BPC semble vaciller.
IBM


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